La balle est dans le camp du Conseil fédéral pour améliorer la protection des victimes de violences conjugales

Suisse, 27.04.2023 – En mars, le Conseil national a ouvert une consultation au sujet d’un avant-projet de loi qui permettrait aux personnes migrantes non mariées d’invoquer les violences conjugales dans leur procédure de régularisation (voir notre brève). L’avant-projet envisage une harmonisation de la notion de violence, contrant le pouvoir d’interprétation octroyé aux administrations cantonales qui se révèle parfois être au désavantage des victimes.

La consultation étant maintenant achevée, le Conseil fédéral a la charge d’analyser cet avant-projet et les résultats de la consultation pour proposer une loi définitive.

Sources: Le Courrier, «Un permis au prix de la violence», 27.04.2023.

Voir également: Groupe de travail Femmes migrantes & violences conjugales, «Rapport parallèle sur les violences conjugales à l’égard des femmes étrangères ayant un statut précaire en Suisse à l’attention du GREVIO», juin 2021 ; ODAE romand, «Lancement d’une consultation fédérale au sujet de la protection des victimes de violence conjugales», brève, 28.11.2022 ; ODAE romand, «Vers une meilleure protection des femmes migrantes victimes de violences conjugales?», brève, 08.11.2021 ; ODAE romand, «Femmes étrangères victimes de violences conjugales», rapport thématique, mars 2016.

Cas relatifs

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Quatre ans de procédure pour se voir reconnaître son statut de victime de violences domestiques

Arrivée en Suisse en 2018 à la suite de son mariage avec un ressortissant suisse, Amanda* est rapidement victime de violences domestiques. À la suite de la séparation du couple, et malgré les documents attestant des violences subies par Amanda* ainsi que de ses craintes, fondées, de représailles de sa belle-famille en cas de retour, le SEM refuse de renouveler son autorisation de séjour et prononce son renvoi vers le Sri-Lanka. Amanda* dépose un recours au TAF contre cette décision. En août 2023, le TAF lui donne raison : il annule la décision du SEM et ordonne l’octroi d’une nouvelle autorisation de séjour en faveur d’Amanda* sur la base de l’art. 30 LEI qui permet de déroger aux conditions d’admission pour tenir compte de cas individuels d’une extrême gravité (F-2969/2020). Le TAF que reconnait les violences domestiques subies par Amanda* – que le SEM avait minimisées, voire niées – et leurs conséquences sur son état de santé, tout comme les difficultés de réintégration en cas de retour au pays d’origine, constituent des éléments suffisants pour admettre la prolongation de son séjour en Suisse.
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