Centre fédéral de Boudry: un requérant d’asile laissé en état d’hypothermie

Le 13 février, la radio neuchâteloise RTN révélait qu’une personne requérante d’asile résidant au Centre fédéral d’asile (CFA) de Boudry s’était retrouvée aux urgences en état d’hypothermie avancé. Les agents de sécurité du Centre l’ont enfermé à l’extérieur du centre, dans un container faisant office de « cellule de dégrisement ». La cellule peut être chauffée en cas d’utilisation, mais cela n’a pas été le cas et la personne a vu sa température corporelle chuter rapidement, pour atteindre 33 degrés au moment de son arrivée à l’hôpital.

Le Ministère public neuchâtelois a ouvert une enquête. De son côté, le SEM a indiqué attendre les conclusions de l’instruction avant de se prononcer.

Cet événement n’est pas le premier qui souligne le problème de l’encadrement au sein des CFA et par les agent∙es de sécurité d’entreprises privées. Des situations de violences subies par plusieurs demandeur∙euses d’asile ont déjà été rapportées dans le CFA de Chevrilles/Giffers situé sur le canton de Fribourg et font l’objet d’une instruction depuis plusieurs mois.

Sources : RTN, « Etat d’hypothermie au Centre de Perreux », 16.02.2021 ; Santi Terol, « Hypothermie d’un requérant à Perreux: ce que l’on sait », Arcinfo, 17.02.2021 ; Julie Jeannet, « Hypothermie au centre d’asile », Le Courrier, 17.02.2021 ; 20minutes, « Laissé au froid par la sécurité du centre, un migrant finit aux urgences », 15.02.2021.

Voir également : ODAE romand, « Centres fédéraux d’asile : la CNPT pointe du doigt la gestion des violences et le personnel de sécurité », brève, 25.01.2021 ; ODAE romand, « Centres fédéraux d’asile : l’envers du décor », brève, 10.12.2020 ; ODAE romand, « CFA de Giffers : des ONG dénoncent des violences envers les requérant·e·s d’asile », brève, 19.06.2020.

Cas relatifs

Cas individuel — 25/06/2025

Refus de regroupement familial pour une famille avec double nationalité

Larissa*, originaire du Brésil, arrive en Suisse en 2022 pour vivre auprès de ses quatre enfants. Elle rejoint notamment sa fille Camila*, titulaire d’un permis C et mariée à Nicolas*, binational franco-suisse. En 2023, Larissa* demande l’octroi d’une autorisation de séjour par regroupement familial. En février 2024, le Service cantonal de la population refuse sa demande, au motif que l’ALCP ne s’appliquerait pas à leur situation. Appuyée par un mandataire, Larissa* interjette un recours contre cette décision auprès du Tribunal cantonal (TC), en soulignant la discrimination à rebours dont elle est victime. Mais celui-ci rejette son recours, en invoquant un arrêt du Tribunal fédéral qui affirme que si le lien familial qui fonde la demande de regroupement – en l’occurrence le mariage de Nicolas avec la fille de Larissa* – a été créé après l’arrivée du couple en Suisse , l’ALCP ne s’appliquerait pas.
Cas individuel — 01/01/2024

Harcelée en Croatie, une famille est menacée d’y être renvoyée

En 2019, Romina* et Khaleel* quittent l’Afghanistan avec leur fille (Emna*), encore mineure et leurs trois fils majeurs. Ils demandent l’asile en Suisse en octobre 2020, après être passé∙es par la Croatie. La famille raconte avoir tenté de passer la frontière entre la Bosnie et la Croatie à plus de 15 reprises, avoir été arrêté∙es par les autorités croates puis maltraité·es, volé·es, déshabillé·es et frappé·es. En février 2020, le SEM rend une décision NEM Dublin. Le mandataire d’Ehsan* et Noura* dépose un recours au TAF contre la décision du SEM. En avril 2021, le SEM annule sa décision de NEM Dublin pour le second fils et sa famille, qui reçoivent une admission provisoire. En juillet 2021, le TAF prononce les arrêts qui rejettent respectivement les recours de Moussa*, de Ehsan* et Noura* et de Romina* et Khaleel*.
Cas individuel — 11/12/2023

Il passe 23 ans en Suisse avant d’obtenir une admission provisoire

Abdelkader* aura passé plus de 23 ans en Suisse avant d’obtenir un permis de séjour. Il lui aura fallu déposer une nouvelle demande de réexamen à l’âge de 62 ans.
Cas individuel — 22/12/2022

Débouté à deux reprises malgré des agressions homophobes attestées en Ukraine

Témoignage – Emir* quitte l’Ukraine en 2020 suite à des persécutions liées à son orientation sexuelle. En Suisse, sa demande d’asile est refusée par le SEM et son recours rejeté par le TAF. Il repart en Ukraine, où il subit de nouvelles violences. Revenu en Suisse, sa demande d’asile essuie le même refus des autorités.