Le TAF lève les sanctions prises par l’ODM
à l’encontre de deux prostituées européennes

Suite à une dénonciation, deux femmes prostituées, originaires de Roumanie et de Bulgarie, ont fait l’objet d’une sanction de la part de l’Office des Migrations (ODM). Celle-ci s’élevait à 500 frs d’amende à laquelle s’ajoutait une interdiction d’entrée en Suisse de deux ans pour atteinte à la sécurité et à l’ordre publics, ainsi que pour l’exercice d’un travail sans autorisation. Amené à se prononcer sur un recours, le Tribunal administratif fédéral (TAF) condamne le 23 août dernier la décision de l’ODM jugée particulièrement excessive et contraire à l’Accord sur la Libre Circulation des Personnes (ALCP). En effet, la Roumanie et la Bulgarie font partie de l’Union européenne et des mesures de refoulement à l’encontre de leurs ressortissants s’appliquent uniquement dans les cas les plus graves. Le TAF ne considère pas que le comportement des deux jeunes femmes soit grave au point de menacer la sécurité et l’ordre publics. Les recours des deux jeunes femmes sont acceptés.

Source : www.jusletter.ch au sujet des l’arrêt C-7549/2008 et
C-7550/2008 du 23 août 2010.

Cas relatifs

Cas individuel — 15/07/2025

La Suisse reproche à deux enfants seuls de ne pas avoir franchi une frontière pour déposer leur demande de regroupement familial dans les délais

Esther* arrive en Suisse en 2012, à l’âge de 17 ans et demi, et obtient une admission provisoire (permis F). En partant, elle a été contrainte de laisser ses deux fils en Somalie. Elle obtient un permis B par mariage en 2015. Un délai de cinq ans s’ouvre alors pour demander un regroupement familial en faveur de ses fils, mais ceux-ci n’ont pas le droit de se rendre seuls au Kenya, où se trouve la seule ambassade suisse habilitée à enregistrer la demande. Ce n’est qu’en 2024, lorsque leur tutrice décide de déménager au Kenya et de les emmener avec elle, qu’ils peuvent alors déposer officiellement la demande. Les autorités cantonales rendent un préavis négatif au motif que la demande est tardive. Esther* fait alors valoir l’existence de raisons personnelles majeures – ses enfants allant bientôt être livrés à eux-mêmes - justifiant un regroupement familial tardif. La demande est toujours en cours.
Cas individuel — 25/07/2018

Son récit est qualifié d’invraisemblable malgré plusieurs éléments de preuve

« Yared » demande l’asile en Suisse après avoir quitté l’Ethiopie, où il a été détenu et maltraité en tant qu’opposant politique. Il présente une convocation officielle des autorités éthiopiennes et un rapport médical rédigé par un service spécialisé attestant de son état de santé et corroborant ses dires. Cependant, le SEM puis le TAF considèrent que ses déclarations sont invraisemblables et prononcent son renvoi de Suisse.