Le SEM publie un rapport sur les répercussions financières de l’aide d’urgence

Le 17 juillet 2018, le SEM a rendu public un rapport sur les chiffres de l’aide d’urgence pour l’année 2017. Les requérant·e·s d’asile ayant reçu une décision de « non-entrée en matière » (NEM, y compris Dublin) et les débouté·e·s peuvent obtenir ce minimum vital garanti par la Constitution (art. 12 Cst), depuis leur exclusion de l’aide sociale respectivement en 2004 et 2008. Le SEM constate la diminution du nombre de personnes ayant perçu l’aide d’urgence en 2017. 60% des personnes qui sont à l’aide d’urgence le sont depuis une « longue durée ». Par ailleurs, la nouvelle procédure d’asile, testée dans le centre de Zurich, aurait des effets qualifiés de positifs : les personnes ayant reçu une décision négative ou NEM dans le centre test sont moins nombreuses à percevoir l’aide d’urgence que dans la procédure standard. Cependant, cette indication devrait être mise en relation avec le taux élevé de disparitions (« départs non-contrôlés ») observé depuis ce centre test (selon l’évaluation du SEM). Selon le rapport, 17% des personnes soumises au régime de l’aide d’urgence auraient quitté le pays de manière contrôlée. Enfin, depuis 2008, 47% des bénéficiaires potentiels n’auraient jamais demandé l’aide d’urgence. Le rapport ne contient pas d’autres données concernant les personnes qui sont sorties de l’aide d’urgence ou qui n’en ont jamais bénéficié. Il ne contient pas non plus d’informations sur les coûts collatéraux de l’aide d’urgence, notamment sur la santé des personnes soumises à ce régime sur la durée.

Source : Communiqué du SEM du 17.07.2018 ; lire également la brève 8 ans et demi à l’aide d’urgence : une mère de famille témoigne du 21.12.2017

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