Femmes sans-papiers: prioriser l’expulsion au détriment d’une prise en charge adéquate
Genève, 24.09.2025 – Le syndicat SIT dénonce des pratiques policières qui réduisent les femmes sans statut légal et victimes de violences au silence face à la justice et les menacent d’expulsion.
Cinq femmes, soutenues par le syndicat, ont témoigné du calvaire qu’elles ont vécu. Victimes de violences sexuelles, physiques, psychiques ou d’accidents, c’est la question relative à leur statut qui prime lorsqu’elles ont à faire avec la police. Certaines, comme Esperanza, Luciana et Alejandra, ont été détenues plusieurs heures pour répondre de leur statut légal alors qu’elles avaient été victimes respectivement de violences conjugales, d’une tentative de viol et d’un accident. Trois des femmes suivies par le SIT ont par ailleurs été sommées de quitter la Suisse, et il en sera de même pour les deux autres femmes. «Alors que ce sont des travailleuses qui participent à la prospérité du canton», souligne Mirella Falco, secrétaire syndicale.
Le SIT s’indigne qu’elles soient traitées en criminelles et pas en victimes pour le seul fait de se trouver en situation irrégulière. Il exige un changement de pratiques de la police et rappelle que le protocole en vigueur postule la protection des victimes. Le SIT rappelle également que la police n’a pas à demander le statut de la personne, la pièce d’identité doit suffire pour une procédure. Le syndicat appelle à dissocier les deux procédures: la justice et le statut de séjour.
Source: le Courrier,«La triple peine des femmes sans-papiers», 24.09.2025
Voir également: ODAE romand,«Pas d’accès à la justice pour une personne sans-papiers mais une menace de renvoi», brève, 09.11.2023 ; ODAE romand, «Condamnée pour séjour illégal et frappée d’une décision d’expulsion après avoir porté plainte», brève, 13.09.2016, ODAE romand,”Pour avoir déposé plainte pour vol, elle perd son logement, son travail et risque le renvoi”, cas individuel n°489, 06.03.2025 ; ODAE romand,”Je n’en pouvais plus, je ne savais plus vers qui me tourner. Je suis allée porter plainte mais la police m’a arrêtée pour séjour illégal”, cas individuel n°484, 12.12.2024