Des centres pour demandeur·ses d’asile en Turquie financés par l’UE

Monde, 11.10.2024 – Le journal le Monde publie un article rappelant le financement et la construction par l’UE de centres d’accueil de demandeurs et demandeuses d’asile en Turquie, où ils et elles sont détenu·es dans des conditions parfois épouvantables, encourant le risque d’être renvoyé·es dans leur pays d’origine, souvent en Syrie et en Afghanistan. Des témoignages attestent des violences subies par un nombre toujours croissant de personnes en exil. Les propos du ministre de l’intérieur, Ali Yerlikaya, sont rapportés: «142 000 migrants ont été déportés en un an, soit plus que l’ensemble des pays de Frontex [l’agence chargée du contrôle des frontières extérieures de l’espace Schengen] réunis».

Human Rights Watch a été l’une des premières ONG à dénoncer les conditions de détention et à tirer la sonnette d’alarme, en automne 2022. D’après la branche turque de l’association, les dirigeant·es européen·nes sont pleinement conscient·es de ce qui se passe en Turquie. Néanmoins, face au tournant d’externalisation de la prise en charge de l’asile par les pays limitrophes de l’UE (voir notre brève au sujet du nouveau pacte migratoire européen), cette dernière ne semble pas prête à réagir.

Source: le monde.fr, «Turquie, la machine à expulsion financée par l’UE», 11.10.2024.

Cas relatifs

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Léonie*, ressortissante Burundaise, est victime de persécutions dans son pays. En juin 2022, elle demande l’asile en Suisse avec ses trois enfants. Leur demande est rejetée en 2023 par le SEM puis par le TAF. La famille subit alors un véritable harcèlement policier: alors que Léonie* est hospitalisée en psychiatrie, son fils est arrêté à leur domicile pour être détenu à l’aéroport puis relâché. Sa fille aînée est également arrêtée à deux reprises, emmenée à l’aéroport puis relâchée. Enfin, la fille cadette se retrouve hospitalisée en psychiatrie, dans un état de choc, après que des agents ont essayé de l’arrêter au cabinet de sa psychologue. Malgré ces arrestations à répétition, Léonie* et ses enfants demandent le réexamen de leur décision d’asile, en raison d’éléments nouveaux survenus au Burundi et de l’état de santé de Léonie* qui se dégrade. Le SEM suspend l’exécution du renvoi de cette dernière, mais refuse de réexaminer la demande des enfants, désormais tous trois majeurs.
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