Violences domestiques : le double défi des enfants migrants

La revue Reiso a publié un article d’une travailleuse sociale de la Fraternité (CSP Vaud), et par ailleurs membre du comité de notre observatoire, sur la situation complexe des enfants de parents étrangers (extra-européens), lorsque ceux-ci perdent leur permis de séjour suite à une séparation. La situation des femmes migrantes victimes de violences conjugales a été largement documentée par l’ODAE romand. Celle de leurs enfants, parfois devenus majeurs durant la procédure, est largement méconnue. Comme l’illustrent les situations citées dans l’article, les possibilités de régularisation sont extrêmement minces pour ces jeunes. Elles dépendent de plusieurs facteurs, notamment leur nationalité et celle du conjoint rejoint : si il ou elle est européen∙ne, l’ALCP s’applique, sinon c’est la Loi sur les étrangers. Dans ce dernier cas, les chances de pouvoir demeurer en Suisse sont plus faibles. Les dossiers des jeunes majeurs sont séparés de ceux des parents (et des frères et sœurs mineurs), ce qui peut poser problème car leur situation doit être appréhendée dans le contexte des violences conjugales. En effet, les enfants doivent être considérés comme des victimes directes de la violence domestique, qu’ils et elles en soient témoins ou directement touché∙e∙s. La longueur et la complexité de la procédure est un facteur déstabilisant supplémentaire pour ces jeunes déjà fragilisés par leur situation familiale.

 

Sources : Guadalupe De Iucidibus, Des jeunes migrants face à un double défi, revue Reiso, 14.01.2019 ; ODAE romand, Femmes étrangères victimes de violences conjugales, mars 2016.

Cas relatifs

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Dora* arrive en Suisse sans statut de séjour en mai 2022 et rencontre Jorge*, originaire d’Espagne, à Genève. Après deux ans de harcèlement et de menaces proférées par Jorge* à son encontre, elle finit par se rendre dans un commissariat de la police cantonale genevoise pour déposer plainte. La police lui indique qu’il n’y a pas matière à enregistrer une plainte, mais qu’elle doit en revanche rendre des comptes pour son séjour illégal. Dora* est alors détenue une nuit et auditionnée par le Ministère public le lendemain. Compte tenu de sa décision de quitter volontairement le territoire, les autorités classent la procédure. Sa plainte à l’encontre de Jorge* n’est jamais enregistrée. Fin décembre 2024, Dora* quitte définitivement la Suisse, sans avoir pu obtenir justice.
Cas individuel — 29/04/2010

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Violences conjugales: on expulse la victime au lieu de la soutenir !

Après avoir subi pendant des années la violence de son mari, « Luzia », brésilienne, se résout finalement à demander le divorce. Déjà déstabilisée par cette situation extrêmement difficile, « Luzia » va se retrouver en plus confrontée à un renvoi.