Tentative de renvoi manu militari
de deux familles avec enfants en bas âge

Un correspondant de l’ODAE nous informe que la police a essayé de renvoyer de force deux familles tchétchènes avec des enfants en bas âge. Logées dans un foyer de requérants d’asile à Genève, les deux familles ont été arrêtées à l’aube par la police et amenées devant l’avion qui devait les ramener en Pologne (renvoi Dublin). Leur expulsion a finalement dû être reportée, l’une des deux femmes ayant eu une crise de nerfs sur le tarmac de l’aéroport. Depuis cet incident, un climat de peur règne dans le foyer, chacun craignant à tout moment de faire l’objet d’un tel renvoi.

Actualisation le 31 mars 2011 (information reçue de l’OSAR) : un rapport démontrant que la réglementation Dublin met les requérants d’asile tchétchènes en danger. La plupart entrent dans l’espace Schengen par la Pologne, où ils n’ont que très peu de chance d’obtenir un statut et risquent un renvoi forcé vers la Russie (sur 6’534 demandes d’asile en 2010, seuls 510 ont obtenu une protection). Selon la position officielle des autorités russes et tchétchènes, la guerre serait finie et les tchétchènes pourraient retourner chez eux en sécurité. Mais l’ECRE n’est pas convaincu par ces affirmations, et demande l’accès à des procédures d’asile efficaces dans chaque cas.

Cas relatifs

Cas individuel — 02/03/2023

À sa sortie de l’hôpital, elle est renvoyée avec ses enfants par vol spécial en Croatie

Fiona* a subi des exactions de la part des autorités croates. Sa situation de vulnérabilité n’est pas prise en compte par le SEM et elle y est renvoyée sous la contrainte avec ses enfants.
Cas individuel — 23/04/2013

L'ODM renonce au transfert en France d'une adolescente victime de prostitution

« Ayala », ressortissante d’un pays d’Afrique de l’Ouest âgée de 15 ans, est victime d’un réseau de prostitution à son arrivée en France en 2010. Parvenant à s’enfuir, elle dépose une demande d’asile en Suisse. L’ODM, qui rend une première décision de NEM, décide finalement de renoncer au transfert et entame une procédure nationale.
Cas individuel — 24/08/2009

Malgré toutes les preuves de persécution il n’obtient pas l’asile

Menacé de mort par des groupes armés, « Salim », ancien interprète en Irak pour l'armée américaine, fuit son pays pour gagner la Suède, puis la Suisse. Conformément à la logique des Accords de Dublin, la Suisse refuse d’entrer en matière sur sa demande d’asile, malgré les documents qui attestent des dangers encourus, et ordonne son renvoi vers la Suède.
Cas individuel — 20/10/2008

Europe de Dublin : une pente glissante même pour les « vrais » réfugiés

Menacé par des milices islamistes parce qu’il collabore avec l’armée américaine en Irak en tant que traducteur, « Bachir » gagne la Suisse après avoir parcouru l’Europe en quête d’asile. Sans nier ses dires mais en appliquant la logique des accords de Dublin, la Suisse le renvoie vers la Suède, qui veut le renvoyer vers la Grèce, où il risque un renvoi vers l’Irak.