Renvoyés par vol spécial, ils sont aujourd’hui en danger

Suisse, 07.06.21 – Fin janvier 2021, Tahir et Solomon ont été renvoyés de Suisse par vol spécial à destination de l’Éthiopie, malgré une large mobilisation populaire pour s’opposer à ces départs (voir notre brève). L’un des arguments pour refuser le renvoi des deux hommes était qu’une guerre venait d’éclater au nord de l’Éthiopie, peu à peu généralisée à tout le pays. Par ailleurs, Tahir comme Solomon sont d’ethnie Oromo, discriminée par le gouvernement en place. Les craintes que Tahir et Solomon subissent des persécutions en cas de renvoi semblent se confirmer.

Nos correspondant·es ont gardé contact avec eux depuis leur renvoi et nous ont rapporté que leur vie est menacée. Changement constant de logement, peur de sortir le jour, visites de la police: ils sont contraints de vivre cachés. Face à ces menaces, des collectifs et des élu·es ont décidé de réagir. Le 26 mars 2021, le Grand Conseil genevois a accepté une résolution adressée à l’Assemblée fédérale, pour proscrire les renvois vers l’Éthiopie et les pays qui bafouent les droits humains. Le 21 mai 2021, une majorité du Grand Conseil genevois a à nouveau voté une résolution demandant au Conseil d’État d’intervenir auprès des autorités fédérales pour qu’elles octroient à Tahir un permis humanitaire en raison de la situation de danger objectif qu’il y vit depuis son renvoi en Éthiopie. L’association Droit de rester Vaud a demandé à ce que le Grand Conseil vaudois fasse de même, ce qu’il a accepté à la majorité le 15 juin 2021.

Source: le Courrier, «Un permis humanitaire appuyé», 15.06.2021.

Voir également: ODAE romand, «Vol spécial vers l’Éthiopie: des renvois contestés», brève du 02.02.2021.

Cas relatifs

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Harcelée en Croatie, une famille est menacée d’y être renvoyée

En 2019, Romina* et Khaleel* quittent l’Afghanistan avec leur fille (Emna*), encore mineure et leurs trois fils majeurs. Ils demandent l’asile en Suisse en octobre 2020, après être passé∙es par la Croatie. La famille raconte avoir tenté de passer la frontière entre la Bosnie et la Croatie à plus de 15 reprises, avoir été arrêté∙es par les autorités croates puis maltraité·es, volé·es, déshabillé·es et frappé·es. En février 2020, le SEM rend une décision NEM Dublin. Le mandataire d’Ehsan* et Noura* dépose un recours au TAF contre la décision du SEM. En avril 2021, le SEM annule sa décision de NEM Dublin pour le second fils et sa famille, qui reçoivent une admission provisoire. En juillet 2021, le TAF prononce les arrêts qui rejettent respectivement les recours de Moussa*, de Ehsan* et Noura* et de Romina* et Khaleel*.
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