« Paroles en exil », témoignages percutants

« La guerre s’est terminée en 2000 et nous aurions dû rentrer chez nous. Mais ils avaient un autre agenda. C’est à ce moment que les menaces et les tortures sont apparues pour nous dissuader de quitter l’armée. Avec ce service militaire devenu illimité, il y avait de nouveaux projets pour nous. (…) Nous étions les esclaves d’un groupe militaire aux commandes du pays, pour leur profit et leur plaisir. Nous avons sacrifié notre liberté en échange d’argent de poche. Eux, ils ont terrifié les gens par leurs méthodes et les ont déchirés à l’intérieur comme à l’extérieur de l’armée. »*

Bereket et Simon ont fui le service militaire de leur pays, l’Érythrée, pour demander l’asile en Suisse. Dans un petit livre, le collectif Sans Retour leur donne la parole : « une parole d’exilé∙e∙s, une parole en lutte, une parole si peu donnée à celles et ceux les mieux placé∙e∙s pour raconter leurs vies et décrire les mécanismes d’oppression à l’œuvre », explique le collectif. Bereket et Simon nous livrent leurs histoires et racontent étape après étape toutes les épreuves endurées, en quête d’asile. Après un parcours d’exil effroyable, une déception commune : celle de ne pas se voir reconnaître le statut de réfugié en Suisse.

« Je ne sais pas si aujourd’hui j’ai atteint la limite de mon espoir, ou si mon espoir décline, car cette liberté que je m’attendais à trouver, cette possibilité de vivre comme n’importe qui m’échappe. »*

Source : collectif Sans Retour, « Paroles en exil », octobre 2019.

*Extraits du témoignage de Simon

Cas relatifs

Cas individuel — 04/12/2025

Victime de violences basées sur le genre, elle est contrainte de vivre en foyer collectif mixte, ce qui aggrave son état psychique

Hébergée en foyer collectif, Sima*, survivante ede violences basées sur le genre, se sent constamment en insécurité, notamment en raison de sanitaires partagés ne garantissant pas son intimité. Des conditions de vie qui entravent sa reconstruction et accroît ses besoins en soutien psychosocial.
Cas individuel — 10/09/2024

Un couple avec enfant doit se battre pour se voir reconnaître son droit au mariage et au regroupement familial

Kayden* est originaire d’Angola et arrive en Suisse à l’âge de 5 ans. Jusqu’en 2015, il bénéficie d’un permis B, qu’il perd en 2016 suite à plusieurs infractions pénales. Kayden* a un fils né en 2014. Il se met en ménage avec Valérie, ressortissante suisse. En 2021, Valérie* est enceinte et le couple fait une demande d’autorisation de séjour pour Kayden* en vue de leur mariage, mais le Service de la population du canton de Fribourg (SPoMI) refuse la demande et prononce le renvoi de Suisse. La décision est motivée par le fait que Kayden* a transgressé à plusieurs reprises la loi, que son intégration économique serait un échec et que sa relation avec son fils se limiterait à l’exercice d’un droit de visite. Kayden* dépose un recours contre cette décision au près du Tribunal cantonal (TC). Le couple devra attendre jusqu’en octobre 2022 pour que le TC admette le recours de Kayden*. Le TC reconnait que rien ne permet de douter des intentions matrimoniales des fiancé·es et qu’un renvoi en Angola priverait les enfants du lien avec leur père. Il considère en outre qu’il serait disproportionné d’exiger le retour du recourant en Angola, pays qu’il a quitté à l’âge de cinq ans et qu’il ne connait pas, pour revenir en Suisse une fois le mariage conclu. Le TC annule donc la décision du SPoMI et l’invite à délivrer à Kayden* une autorisation de séjour en vue du mariage.
Cas individuel — 09/09/2024

Le TAF suspens le renvoi d’un Palestinien vers le Liban en raison des coupes budgétaires infligées à l’UNRWA

Palestinien originaire du camp de réfugié·es de Rashidieh au Sud-Liban, Tareq* dépose un recours contre le rejet de sa demande d'asile, prononcé par le SEM en février 2024. Dans son arrêt du 16 mai 2024, le TAF reconnait que le SEM aurait du tenir compte de la récente détérioration de la situation au sud du pays depuis le 7 octobre 2023, ainsi que celle de la situation financière de l’UNRWA, affectée par de nombreuses coupures budgétaires. Le TAF admet partiellement le recours et renvoie l’affaire au SEM pour une nouvelle décision.
Cas individuel — 28/11/2023

Dépendant de l’aide sociale parce qu’il est arrivé âgé en Suisse, il peine à voir son permis passer de F en B

Ghazi* a déposé une demande d’asile en Suisse à 64 ans. Il n’a ainsi pas pu cotiser 1 an à l’AVS avant d’atteindre l’âge de la retraite, ce qui l’empêche de bénéficier de la rente une fois atteints les 65 ans. De ce fait, il a dû batailler auprès du SEM pour voir son permis F transformé en permis B.