Le Ministère public classe l’enquête suite au suicide d’Alireza

Genève 06.03.2025 – Arrivé en Suisse à 17 ans, Alireza avait demandé l’asile après avoir vécu des violences en Grèce où il a reçu protection. Les autorités suisses ont néanmoins prononcé une décision de non-entrée en matière et son renvoi, malgré des rapports médicaux attestant de sa vulnérabilité. Celui-ci met fin à ses jours à la suite du rejet de son recours par le TAF en novembre 2022.

Plus de deux ans plus tard, le Ministère public genevois classe l’enquête, estimant qu’il n’y a pas eu d’infraction pénale, alors que de nombreuses zones d’ombre demeurent aux dires des avocates de la victime. À l’heure où les atteintes à la santé des personnes dans l’asile sont à nouveau vivement dénoncées (voir notre brève), y compris dans le monde médical, la justice a-t-elle vraiment suffisamment creusé la question? Les proches d’Alireza ont annoncé avoir déjà déposé un recours contre cette décision. 

Sources: le Temps, «A Genève, le Ministère public classe l’enquête sur le suicide d’Alireza, jeune requérant d’asile afghan», 06.03.2025 ; rts.ch, «La justice genevoise classe l’enquête pénale sur le suicide d’un jeune requérant afghan en 2022», 06.03.2025 ; Tribune de Genève, «Le Ministère public classe le dossier du suicide d’un jeune requérant d’asile», 06.03.2025 ; le Courrier, «Recours de la famille d’Alireza», 06.03.2025 ; blick.ch, «La justice classe l’enquête sur le suicide du requérant d’asile afghan Alireza», 06.03.2025 ; 20minutes.ch, «Suicide d’un jeune migrant: le Ministère public classe l’affaire», 06.03.2025.
Voir également: ODAE romand, «Alireza, on ne t’oublie pas», brève, 29.03.2023 ; ODAE romand, «Le désespoir d’un jeune demandeur d’asile à Genève émeut la population», brève, 14.12.22 ; ODAE romand, «Décès d’un jeune demandeur d’asile: la responsabilité directe des autorités suisses», cas, 13.02.2024.

Cas relatifs

Cas individuel — 14/03/2025

Refus de reconnaissance d’une minorité et renvoi Dublin: le TAF dénonce la pratique des autorités suisses

Kamal*, né en 2007 en Afghanistan, arrive en tant que mineur non accompagné en Suisse, où sa sœur aînée est réfugiée. Il dépose une demande d’asile en septembre 2023, mais le SEM réfute sa date de naissance, le considère comme majeur et prononce à son encontre un renvoi Dublin vers la Croatie. Appuyé par une mandataire, Kamal* dépose un recours auprès du TAF contre cette décision. Il fait notamment valoir que le SEM aurait violé son droit d’être entendu en n’examinant pas l’authenticité de sa tazkira, sa carte d’identité afghane, et qu’il n’aurait pas effectué de recherche pour savoir comment les autorités croates et bulgares ont fixé son âge ni tenu compte de ses déclarations. Dans son arrêt, le TAF reconnait que le SEM aurait dû entreprendre davantage d’investigations et aurait dû pratiquer une expertise médico-légale. Le TAF admet donc le recours et renvoie l’affaire au SEM pour une nouvelle décision.
Cas individuel — 13/02/2024

Décès d’un jeune demandeur d’asile: la responsabilité directe des autorités suisses

Cas 459 / 13.02.2024 Alam* arrive en Suisse à 17 ans et demande l’asile après avoir vécu des violences en Grèce où il a reçu protection. Les autorités suisses prononcent une non-entrée en matière et son renvoi, malgré des rapports médicaux attestant de la vulnérabilité d’Alam*. Celui-ci met fin à ses jours à la suite du rejet de son recours par le TAF.
Cas individuel — 21/06/2023

Une famille afghane NEM était tiers sûr vers la Grèce obtient néanmoins une admission provisoire

Zoya* et Yanis* bataillent 16 mois contre une non-entrée en matière était tiers sûr Grèce, alors que la famille connait de nombreux problèmes de santé psychologique et des violences conjugales. Finalement, le SEM leur délivre une admission provisoire.
Cas individuel — 02/05/2021

Déboutée de l’asile, une famille se bat pour rester unie et ne pas être renvoyée

Arrivé en 2016 en Suisse, Yemane*, originaire d’Éthiopie, reçoit une décision de renvoi en novembre 2018. Asmarina*, originaire d’Érythrée, a vécu cinq ans en Grèce avec sa fille aînée, dans des conditions très précaires et sans accès à des soins pour son enfant, en situation de handicap physique. À cause de ces conditions invivables, elle est contrainte de quitter la Grèce et demande l’asile en Suisse. Ayant obtenu l’asile en Grèce, elle reçoit une décision de NEM de la part du SEM qui prononce son renvoi en novembre 2017. Asmarina* et Yemane* se rencontrent en Suisse et ont une fille en 2019. Au vu des différentes situations, la famille doit se battre pour ne pas être séparée entre plusieurs pays.