Le Conseil des Etats refuse de protéger les futures mères

31.01.2023, Suisse – Fin janvier, la Commission des institutions politiques du Conseil des Etats (CIP-CE) a proposé le rejet de la motion 22.3242 visant à élargir la période durant laquelle les femmes enceintes ne peuvent pas être renvoyées. Suivant une recommandation de la Commission nationale de prévention de la torture (CNPT), cette motion invite à élargir le délai d’impossibilité de renvoi, de la 28ème semaine de grossesse à la 8ème semaine post-partum. La mesure rejoindrait également les recommandations enseignées dans les Hautes écoles de santé et les principes directeurs de l’UNHCR.

Actuellement, le SEM admet un renvoi possible jusqu’à 32 semaines de grossesse et dès le 7ème jour après l’accouchement, ce qui, selon les spécialistes, représente un risque de stress aigu, alors que l’arrivée d’un enfant devrait bénéficier d’un maximum de stabilité.

Sources: Communiqué de l’Assemblée fédérale, «Statu quo pour les futures mères en instance de renvoi», 31.01.2023.

Voir également: Vivre Ensemble, «Témoignage d’une sage-femme auprès des femmes requérantes d’asile», décembre 2021 ; CNPT, «Prise de position du Comité d’experts Retour et exécution des renvois sur le rapport de la CNPT concernant le contrôle de l’exécution des renvois selon la législation des étrangers», 12.07.2018 ; motion 19.4506, «Grossesse en cas de renvoi ou d’expulsion et de détention préalable», 19.12.2019.

Cas relatifs

Cas individuel — 10/09/2024

Un couple avec enfant doit se battre pour se voir reconnaître son droit au mariage et au regroupement familial

Kayden* est originaire d’Angola et arrive en Suisse à l’âge de 5 ans. Jusqu’en 2015, il bénéficie d’un permis B, qu’il perd en 2016 suite à plusieurs infractions pénales. Kayden* a un fils né en 2014. Il se met en ménage avec Valérie, ressortissante suisse. En 2021, Valérie* est enceinte et le couple fait une demande d’autorisation de séjour pour Kayden* en vue de leur mariage, mais le Service de la population du canton de Fribourg (SPoMI) refuse la demande et prononce le renvoi de Suisse. La décision est motivée par le fait que Kayden* a transgressé à plusieurs reprises la loi, que son intégration économique serait un échec et que sa relation avec son fils se limiterait à l’exercice d’un droit de visite. Kayden* dépose un recours contre cette décision au près du Tribunal cantonal (TC). Le couple devra attendre jusqu’en octobre 2022 pour que le TC admette le recours de Kayden*. Le TC reconnait que rien ne permet de douter des intentions matrimoniales des fiancé·es et qu’un renvoi en Angola priverait les enfants du lien avec leur père. Il considère en outre qu’il serait disproportionné d’exiger le retour du recourant en Angola, pays qu’il a quitté à l’âge de cinq ans et qu’il ne connait pas, pour revenir en Suisse une fois le mariage conclu. Le TC annule donc la décision du SPoMI et l’invite à délivrer à Kayden* une autorisation de séjour en vue du mariage.
Cas individuel — 13/02/2024

Décès d’un jeune demandeur d’asile: la responsabilité directe des autorités suisses

Cas 459 / 13.02.2024 Alam* arrive en Suisse à 17 ans et demande l’asile après avoir vécu des violences en Grèce où il a reçu protection. Les autorités suisses prononcent une non-entrée en matière et son renvoi, malgré des rapports médicaux attestant de la vulnérabilité d’Alam*. Celui-ci met fin à ses jours à la suite du rejet de son recours par le TAF.
Cas individuel — 21/06/2023

Une famille afghane NEM était tiers sûr vers la Grèce obtient néanmoins une admission provisoire

Zoya* et Yanis* bataillent 16 mois contre une non-entrée en matière était tiers sûr Grèce, alors que la famille connait de nombreux problèmes de santé psychologique et des violences conjugales. Finalement, le SEM leur délivre une admission provisoire.
Cas individuel — 02/03/2023

À sa sortie de l’hôpital, elle est renvoyée avec ses enfants par vol spécial en Croatie

Fiona* a subi des exactions de la part des autorités croates. Sa situation de vulnérabilité n’est pas prise en compte par le SEM et elle y est renvoyée sous la contrainte avec ses enfants.