La naturalisation en Suisse peut coûter de 500 à 3’000 francs suivant le canton de résidence

Suivant le lieu de résidence, le prix à payer pour pouvoir obtenir la nationalité suisse varie fortement, alors que le droit fédéral prévoit que les émoluments doivent uniquement servir à couvrir les frais administratifs. Une enquête effectuée par Le Matin Dimanche a en effet révélé que le coût administratif de la nationalité suisse est d’environ 500 francs dans les cantons de Vaud ou du Jura, deux fois plus en Valais ou à Genève, trois fois plus à Neuchâtel et jusqu’à six fois plus à Fribourg, où le prix de la prestation peut aller jusqu’à 3’000 francs. Ainsi, le canton de Fribourg a comptabilisé très peu de demandes de naturalisation en 2017, même en tenant compte de la population du canton. Au contraire, le canton de Vaud dit facturer la procédure bien en-dessous des frais administratifs générés, afin de respecter la constitution vaudoise qui prévoit de favoriser la naturalisation des étrangers. Par conséquent, le canton de Vaud est l’un des cantons ayant traité le plus de demandes en 2017. Face à ces grandes disparités cantonales, la Surveillance des prix a demandé les montants aux capitales de chaque canton afin de vérifier que le tarif facturé pour certaines prestations ne soit pas trop élevé. En comparaison, à l’étranger, la naturalisation ne coûte souvent rien.

Source : Le Matin Dimanche, Se naturaliser coûte de 500 à 3000 CHF, 21 octobre 2018

Cas relatifs

Cas individuel — 12/05/2025

Européen, il fait les frais d’une mauvaise application du cadre légal par les autorités d’immigration

Nino* est originaire du Brésil. En février 2023, il fait l’objet d’une condamnation pour séjour illégal et reçoit une interdiction d’entrée en Suisse (IES), valable jusqu’en janvier 2025. En octobre 2023, Nino* est naturalisé italien. Désormais citoyen de l’UE et au bénéfice d’un contrat de travail, il dépose une demande de permis de séjour. Mais les autorités genevoises refusent en raison de son revenu qu’elles jugent insuffisant et de son IES encore valable. Nino* fait opposition en arguant que l’accord sur la libre circulation (ALCP) ne pose aucune exigence en termes de revenu et qu’en tant que ressortissant européen son IES doit être levée. En février 2025, le SEM lui octroie finalement un permis B.
Cas individuel — 20/03/2015

L’ODM dissimule des informations au Tribunal pour confirmer sa décision de renvoi

Après avoir fui l’Azerbaïdjan en raison de leur origine arménienne, la jeune « Samira », gravement handicapée, sa mère et sa sœur se voient refuser l’asile et sont sommées de repartir. Le TAF, constatant que l’ODM lui a dissimulé des informations sur la disponibilité des soins, annule le renvoi et leur délivre une admission provisoire.
Cas individuel — 02/12/2013

Traumatisé, il attend depuis cinq ans une réponse à sa demande d’asile

Persécuté dans son pays, l’Irak, « Malik » demande l’asile en Suisse en 2008. Après avoir été entendu sur ses motifs d’asile et avoir transmis un certificat attestant de ses traumatismes, « Malik » reste près de trois ans sans nouvelles de l’ODM. Après cinq années de procédure et la menace d’un recours pour déni de justice, il est convoqué à une audition complémentaire.
Cas individuel — 19/11/2013

Une famille attend depuis 5 ans une décision sur sa demande d’asile

Persécutés au Sri Lanka pour avoir collaboré avec les forces rebelles, « Sahani » et sa famille rejoignent la Suisse en 2008. Elle et sa famille attendront trois ans pour être entendus sur leurs motifs d’asile. Depuis lors, malgré les relances de la mandataire et les certificats médicaux faisant état de la fragilité de « Sahani », l’ODM n’a toujours pas statué sur leur demande.