La naturalisation en Suisse peut coûter de 500 à 3’000 francs suivant le canton de résidence

Suivant le lieu de résidence, le prix à payer pour pouvoir obtenir la nationalité suisse varie fortement, alors que le droit fédéral prévoit que les émoluments doivent uniquement servir à couvrir les frais administratifs. Une enquête effectuée par Le Matin Dimanche a en effet révélé que le coût administratif de la nationalité suisse est d’environ 500 francs dans les cantons de Vaud ou du Jura, deux fois plus en Valais ou à Genève, trois fois plus à Neuchâtel et jusqu’à six fois plus à Fribourg, où le prix de la prestation peut aller jusqu’à 3’000 francs. Ainsi, le canton de Fribourg a comptabilisé très peu de demandes de naturalisation en 2017, même en tenant compte de la population du canton. Au contraire, le canton de Vaud dit facturer la procédure bien en-dessous des frais administratifs générés, afin de respecter la constitution vaudoise qui prévoit de favoriser la naturalisation des étrangers. Par conséquent, le canton de Vaud est l’un des cantons ayant traité le plus de demandes en 2017. Face à ces grandes disparités cantonales, la Surveillance des prix a demandé les montants aux capitales de chaque canton afin de vérifier que le tarif facturé pour certaines prestations ne soit pas trop élevé. En comparaison, à l’étranger, la naturalisation ne coûte souvent rien.

Source : Le Matin Dimanche, Se naturaliser coûte de 500 à 3000 CHF, 21 octobre 2018

Cas relatifs

Cas individuel — 15/07/2025

La Suisse reproche à deux enfants seuls de ne pas avoir franchi une frontière pour déposer leur demande de regroupement familial dans les délais

Esther* arrive en Suisse en 2012, à l’âge de 17 ans et demi, et obtient une admission provisoire (permis F). En partant, elle a été contrainte de laisser ses deux fils en Somalie. Elle obtient un permis B par mariage en 2015. Un délai de cinq ans s’ouvre alors pour demander un regroupement familial en faveur de ses fils, mais ceux-ci n’ont pas le droit de se rendre seuls au Kenya, où se trouve la seule ambassade suisse habilitée à enregistrer la demande. Ce n’est qu’en 2024, lorsque leur tutrice décide de déménager au Kenya et de les emmener avec elle, qu’ils peuvent alors déposer officiellement la demande. Les autorités cantonales rendent un préavis négatif au motif que la demande est tardive. Esther* fait alors valoir l’existence de raisons personnelles majeures – ses enfants allant bientôt être livrés à eux-mêmes - justifiant un regroupement familial tardif. La demande est toujours en cours.
Cas individuel — 25/07/2018

Son récit est qualifié d’invraisemblable malgré plusieurs éléments de preuve

« Yared » demande l’asile en Suisse après avoir quitté l’Ethiopie, où il a été détenu et maltraité en tant qu’opposant politique. Il présente une convocation officielle des autorités éthiopiennes et un rapport médical rédigé par un service spécialisé attestant de son état de santé et corroborant ses dires. Cependant, le SEM puis le TAF considèrent que ses déclarations sont invraisemblables et prononcent son renvoi de Suisse.