La naturalisation des personnes migrantes de troisième génération ne sera pas facilitée

Suisse, 08.03.2023 – En 2017, le peuple suisse acceptait à une large majorité de faciliter la naturalisation pour les personnes migrantes de troisième génération (voir notre brève). Si la procédure est désormais simplifiée car moins chère et plus rapide, elle demeure tout de même fastidieuse et pétrie d’obstacles administratifs, ce qui la rend dissuasive (voir le rapport de la Commission fédérale des migrations). Ainsi, peu de personnes ont emprunté cette voie: en 3 ans, ce sont à peine plus de 1’800 personnes qui ont été naturalisées (sur un potentiel de plus de 25’000 individus).

Une initiative parlementaire de la commission des institutions politiques du Conseil national a été déposée en 2022 pour réclamer un allégement de ces démarches administratives. La proposition visait à assouplir les critères de prise en compte du lieu de naissance, en élargissant le type de droit de séjour nécessaire et en agrandissant le périmètre du système éducatif. Début mars 2023, le Conseil des Etats a largement refusé cette proposition.

Sources: ats, «Pas de naturalisation facilitée pour la 3e génération», 08.03.2023 ; le Temps, «Il n’y aura pas de naturalisation facilitée pour la troisième génération», 08.03.2023. 

Voir également: ats, «Le National pour une naturalisation facilitée de la 3e génération», 06.12.22 ; CIP-N, «Des améliorations sont nécessaires en matière de naturalisation facilitée des étrangers de la troisième génération», communiqué de presse, 28.01.22 ; ODAE romand, «Facilitée, la naturalisation présente pourtant toujours des obstacles», brève, 21.03.21.

Cas relatifs

Cas individuel — 29/10/2024

Quatre ans de procédure pour se voir reconnaître son statut de victime de violences domestiques

Arrivée en Suisse en 2018 à la suite de son mariage avec un ressortissant suisse, Amanda* est rapidement victime de violences domestiques. À la suite de la séparation du couple, et malgré les documents attestant des violences subies par Amanda* ainsi que de ses craintes, fondées, de représailles de sa belle-famille en cas de retour, le SEM refuse de renouveler son autorisation de séjour et prononce son renvoi vers le Sri-Lanka. Amanda* dépose un recours au TAF contre cette décision. En août 2023, le TAF lui donne raison : il annule la décision du SEM et ordonne l’octroi d’une nouvelle autorisation de séjour en faveur d’Amanda* sur la base de l’art. 30 LEI qui permet de déroger aux conditions d’admission pour tenir compte de cas individuels d’une extrême gravité (F-2969/2020). Le TAF que reconnait les violences domestiques subies par Amanda* – que le SEM avait minimisées, voire niées – et leurs conséquences sur son état de santé, tout comme les difficultés de réintégration en cas de retour au pays d’origine, constituent des éléments suffisants pour admettre la prolongation de son séjour en Suisse.