Financer la sécurité plutôt que l’accueil?

Suisse, 15.01.2025 – La Confédération a annoncé une hausse considérable des dépenses de sécurité au sein des Centres fédéraux d’asile (CFA), au bénéfice de l’entreprise privée Securitas. Selon le Blick: «entre 2018 et 2023, Securitas a reçu divers mandats du SEM, pour une valeur totale de 283 millions de francs». Une hausse de plus de 73% est constatée en 2023 par rapport à l’année précédente (soit 77 millions CHF), pour l’encadrement d’une dizaine de centres, ouverts suite à l’arrivée des personnes venant d’Ukraine.

Une somme allouée à une entreprise de sécurité privée plutôt qu’à une institution formée en encadrement social, psychologique et médical? La question se pose alors qu’Amnesty International et d’autres associations de terrain dénoncent depuis 2021 des violences commises dans les CFA par des employé·es de cette entreprise privée notamment, souvent peu formé·es et mal rémunéré·es (voir le reportage de la RTS). 

Source: Blick, «Les énormes dépenses de la Confédération pour l’asile font les affaires de Securitas», 15.01.2025 ; 20minutes, «Berne verse des millions à Securitas pour les centres d’asile», 15.01.2025.

Voir également: rts.ch, «Recrutement bâclé et bas salaires: plongée dans les méandres des entreprises de sécurité privées», 09.01.2025.

Cas relatifs

Cas individuel — 12/02/2025

Alors que la Suède avait reconnu sa minorité, la Suisse change sa date de naissance et prononce son renvoi

Adil*, originaire d’Afghanistan, demande l’asile en Suède en 2000. La Suède examine son âge et reconnait sa minorité, cependant elle rejette sa demande d’asile. Adil* se rend alors en Suisse, et réitère sa demande de protection. Mais le SEM lui attribue une nouvelle date de naissance, qui le rend majeur, et prononce son renvoi vers la Suède au nom du règlement Dublin III. Adil* dépose un recours auprès du TAF contre cette décision, mais celui-ci est rejetée. Adil* et son mandataire déposent alors un nouveau recours, auprès du Comité des droits de l’enfant (CDE). En mai 2024, celui-ci rend sa décision : il estime que la Suisse a violé l’intérêt supérieur d’Adil* (art. 3 de la Convention) et son droit d’être entendu (art. 12) en le déclarant majeur. Il reproche à la Suisse d’avoir ignoré l’expertise de détermination de l’âge réalisée en Suède et de n’avoir pas procédé à une évaluation complète de son développement physique et psychologique.
Cas individuel — 18/03/2014

Après 4 ans en Suisse l’ODM veut les renvoyer en Pologne

Gravement menacés en Géorgie, « David » et « Liana » cherchent refuge en Suisse avec leur enfant, après avoir séjourné en Pologne. L’ODM prononce une décision de transfert « Dublin » vers ce pays, confirmée 4 ans après par le Tribunal administratif fédéral en dépit de la naissance d’un deuxième enfant et des troubles psychiques de « David » et de l’aîné.