Détention administrative à Genève : deux personnes témoignent

Bien qu’ils∙elles n’aient commis aucun délit, les requérant∙e∙s d’asile débouté∙e∙s peuvent être mis∙es en « détention administrative » avant leur expulsion du territoire. Plus de 5000 requérant∙e∙s d’asile sont enfermé∙e∙s chaque année dans des prisons suisses, dont plusieurs enfants. Swissinfo.ch a recueilli le témoignage de deux détenus.

Sources : Swissinfo.ch, « Migrants en détention: J’ai commencé une grève de la faim dès mon arrivée en prison », 6 novembre 2019 ; Swissinfo.ch, « Critiquée, la Suisse continue d’emprisonner des enfants », 6 novembre 2019.

Cas relatifs

Cas individuel — 28/11/2023

Parce qu’il séjourne illégalement sur le territoire, il est détenu 16 mois

Jamil* est arrêté à Genève. Il cumule 2 ans et 9 mois de détention pénale puis administrative, sa demande d'asile ayant été rejetée.
Cas individuel — 08/07/2014

Placée en détention administrative, elle perd son enfant

« Soraya », originaire d’Érythrée, demande l’asile en Suisse. Comme elle a déjà demandé l’asile en Suède, elle est incarcérée en vue d’un transfert. Enceinte, son état de santé se détériore en prison et elle doit interrompre sa grossesse. Suite à ce tragique événement, le TAF impose l’application de la clause de souveraineté de l’accord de Dublin, annulant ainsi son transfert.
Cas individuel — 16/06/2014

Malgré sa collaboration,
l’OCPM le fait arrêter dans ses locaux

Après 10 années passées en Suisse et le rejet définitif de sa demande d’asile, le Togolais « Dodji » est arrêté à l’OCPM en vue de l’établissement d’un laissez-passer et de son renvoi avec épouse et enfants. Saisis, les juges cantonaux jugent cette arrestation disproportionnée.
Cas individuel — 28/05/2013

Il est illicitement détenu alors qu’il
collabore et accepte de quitter la Suisse

En 2012, « Lucas » est arrêté pour séjour irrégulier. Acceptant de rentrer au Brésil, il sollicite un délai pour préparer son retour, puisque son fils est scolarisé en Suisse. Après un refus de la part du Tribunal cantonal valaisan, le TF interrompt in extremis son renvoi et juge sa détention illicite pour non-respect des exigences légales en la matière.