Dédommagé par la Confédération pour avoir été expulsé à tort

Swissinfo.ch a relayé un nouveau cas de renvoi exécuté à tort d’un requérant d’asile vers le Sri Lanka. L’homme, d’origine tamoule, a été arrêté et torturé suite à son renvoi en 2013. Après le refus d’une demande de dommages et intérêts par le Conseil fédéral en 2014, l’avocat du requérant débouté a déposé un recours auprès du Tribunal fédéral. Sans se prononcer sur cette requête, l’instance judiciaire a finalement conclu un accord extrajudiciaire avec le recourant. Ce cas rappelle la condamnation de la Suisse par la CourEDH en 2017 pour l’expulsion d’un requérant d’asile sri lankais en 2013 (voir brève du 09.03.2017). Suite à ces renvois litigieux, le SEM s’est rendu au Sri Lanka en 2016 afin d’examiner la situation du pays avant de conclure un accord de réadmission des requérants d’asile sri lankais, malgré les lacunes qui subsistent dans ce pays en termes de droits humains. Ainsi, la semaine dernière, 21 requérants d’asile sri lankais ont été renvoyés par vol spécial. Le collectif Droit de rester pour tou.te.s demande la suspension des renvois vers ce pays où l’État d’urgence a été décrété le 6 mars dernier.

Sources : Swissinfo.ch, Berne dédommage un requérant d’asile sri lankais expulsé à tort de Suisse, 11 mars 2018, Droit de rester pour tou.te.s, Vaud expulse deux ressortissants du Sri Lanka, opposants au régime : Manifestons mercredi 21 mars!, 15 mars 2018

Cas relatifs

Cas individuel — 11/12/2024

«Je n’en pouvais plus, je ne savais plus vers qui me tourner. Je suis allée porter plainte mais la police m’a arrêtée pour séjour illégal.»

Dora* arrive en Suisse sans statut de séjour en mai 2022 et rencontre Jorge*, originaire d’Espagne, à Genève. Après deux ans de harcèlement et de menaces proférées par Jorge* à son encontre, elle finit par se rendre dans un commissariat de la police cantonale genevoise pour déposer plainte. La police lui indique qu’il n’y a pas matière à enregistrer une plainte, mais qu’elle doit en revanche rendre des comptes pour son séjour illégal. Dora* est alors détenue une nuit et auditionnée par le Ministère public le lendemain. Compte tenu de sa décision de quitter volontairement le territoire, les autorités classent la procédure. Sa plainte à l’encontre de Jorge* n’est jamais enregistrée. Fin décembre 2024, Dora* quitte définitivement la Suisse, sans avoir pu obtenir justice.
Cas individuel — 15/01/2013

Plus de 6 ans d'attente avant que le TAF statue sur son cas

Suite à sa demande d’asile, « Tadele » reçoit une décision de NEM en 2002 et voit sa demande de réexamen rejetée en 2005. Il recourt auprès du TAF qui mettra plus de quatre ans à réclamer un complément d’instruction et près de deux ans à statuer sur la licéité du renvoi en Ethiopie.