Covid-19 : Le Tribunal fédéral suspend ses délais, de même que l’OCPM à Genève

Le 19 mars 2020, le TF a annoncé la suspension de l’ensemble des délais fixés dans les procédures en cours entre le 19 mars et le 19 avril, dans un premier temps. Il déclare également soutenir une proposition de l’Office fédéral de la justice (OFJ) demandant au Conseil fédéral une telle suspension sur l’ensemble du territoire.

Le 20 mars, le Conseil fédéral a décidé de faire débuter plus tôt les féries judiciaires de Pâques – les vacances des tribunaux – en matière civile et administrative. Celles-ci dureront du 21 mars au 19 avril compris. Les juridictions fédérales et cantonales sont concernées, mais la mesure ne s’applique pas aux procédures qui ne bénéficient pas en droit actuel de féries judiciaires, parmi lesquelles figure la procédure d’asile (art. 17 al. 1 LAsi).

Du côté des administrations cantonales, suite à des demandes présentées par deux associations, l’Office cantonal de la population et des migrations (OCPM) à Genève a annoncé que toutes les personnes auront jusqu’à 30 jours après la levée de l’état de nécessité pour répondre aux différents courriers. L’Office a également décidé de ne pas rendre de décision de refus et de renvoi avec délai de départ pendant cette période.

Sources : Tribunal fédéral, « Décisions du 17 mars 2020 de la Commission administrative du Tribunal fédéral concernant les délais », 19.03.2020 ; Conseil fédéral, « Coronavirus : les féries judiciaires sont prolongées en matière civile et administrative » , Communiqué, 20.03.2020 ; Site de l’OCPM, « COVID-19 – Informations OCPM » ; communications de nos correspondant·e·s.

Cas relatifs

Cas individuel — 15/07/2025

La Suisse reproche à deux enfants seuls de ne pas avoir franchi une frontière pour déposer leur demande de regroupement familial dans les délais

Esther* arrive en Suisse en 2012, à l’âge de 17 ans et demi, et obtient une admission provisoire (permis F). En partant, elle a été contrainte de laisser ses deux fils en Somalie. Elle obtient un permis B par mariage en 2015. Un délai de cinq ans s’ouvre alors pour demander un regroupement familial en faveur de ses fils, mais ceux-ci n’ont pas le droit de se rendre seuls au Kenya, où se trouve la seule ambassade suisse habilitée à enregistrer la demande. Ce n’est qu’en 2024, lorsque leur tutrice décide de déménager au Kenya et de les emmener avec elle, qu’ils peuvent alors déposer officiellement la demande. Les autorités cantonales rendent un préavis négatif au motif que la demande est tardive. Esther* fait alors valoir l’existence de raisons personnelles majeures – ses enfants allant bientôt être livrés à eux-mêmes - justifiant un regroupement familial tardif. La demande est toujours en cours.
Cas individuel — 25/07/2018

Son récit est qualifié d’invraisemblable malgré plusieurs éléments de preuve

« Yared » demande l’asile en Suisse après avoir quitté l’Ethiopie, où il a été détenu et maltraité en tant qu’opposant politique. Il présente une convocation officielle des autorités éthiopiennes et un rapport médical rédigé par un service spécialisé attestant de son état de santé et corroborant ses dires. Cependant, le SEM puis le TAF considèrent que ses déclarations sont invraisemblables et prononcent son renvoi de Suisse.