876 cas de discrimination raciale survenus en Suisse en 2023, selon les centres de conseil

Suisse, 28.04.2024 – En 2023, les signalements de discrimination raciale ont augmenté d’environ 24 % d’après un rapport sur les incidents racistes recensés par les centres de conseil en Suisse. D’après les auteur·ices du rapport: «la majeure partie des incidents sont survenus dans le domaine de l’éducation, sur le lieu de travail et dans l’espace public, et avaient pour motifs la xénophobie et le racisme anti-Noirs. Ces résultats révèlent l’urgence d’un changement structurel et institutionnel dans les milieux éducatifs, le monde politique, mais aussi dans les secteurs de l’emploi et du logement.».

On constat qui corrobore les récentes condamnations de la Suisse par la CourEDH (voir notre brève).

Source: admin.ch, «CFR – Rapport sur les incidents racistes recensés par les centres de conseil en 2023», 28.04.2024.


Voir également: ODAE romand, «Profilage racial: la Suisse deux fois condamnée», brève, 26.02.2024 ; humanrights.ch, «Profilage raciste – Wa Baile», 20.02.2024 ; humanrights.ch, «Profilage raciste: la Cour européenne des droits de l’homme rend un arrêt de principe dans l’affaire Wa Baile», 20.02.2024 ; humanrights.ch, «Pratiques policières injustifiées: la Suisse condamnée par Strasbourg», 29.02.2024 ; humanrights.ch, «Racisme – Dossier» ; humanrights.ch, «Police – Dossier».

Cas relatifs

Cas individuel — 06/03/2025

Pour avoir déposé plainte pour vol, elle perd son logement, son travail et risque le renvoi

Kelia*, originaire de Colombie, vit à Genève depuis février 2017. Elle travaille en tant qu’employée dans l’économie domestique mais ne possède pas de titre de séjour. En mai 2023, elle est victime d’un vol à la tire. Un policier, témoin du vol, arrête le voleur et demande à Kelia* de le suivre au poste pour déposer plainte. La police se rend alors compte de sa situation juridique. Son employeuse est convoquée et amendée, malgré le fait qu’elle avait déclaré l’engagement de Kelia* auprès du Service de la population et cotisé pour ses assurances sociales. Elle est contrainte mettre fin au contrat de travail de Keila*. La personne qui lui loue son appartement lui demande de quitter les lieux. Keila* écope en outre d’une peine de 30 jours amende en plus du paiement des frais de procédure, pour infraction à l’art. 30 LEI (séjour illégal). Enfin, l’Office cantonal de la population lui adresse une décision d’expulsion avec un départ fixé à la fin novembre 2024.
Cas individuel — 01/12/2023

Emprisonné à trois reprises dans des conditions reconnues illicites par le Tribunal fédéral. Cas-témoignage

Depuis son arrivée en Suisse en 2012, Samy* été détenu à trois reprises, notamment pour séjour illégal. Les trois fois, il connaitra les conditions de détention illicites des zones carcérales de Lausanne. Une pratique que le Tribunal fédéral reconnaît être une violation de la CEDH.
Cas individuel — 28/11/2023

Dépendant de l’aide sociale parce qu’il est arrivé âgé en Suisse, il peine à voir son permis passer de F en B

Ghazi* a déposé une demande d’asile en Suisse à 64 ans. Il n’a ainsi pas pu cotiser 1 an à l’AVS avant d’atteindre l’âge de la retraite, ce qui l’empêche de bénéficier de la rente une fois atteints les 65 ans. De ce fait, il a dû batailler auprès du SEM pour voir son permis F transformé en permis B.
Cas individuel — 11/05/2022

Après avoir subi des persécutions LGBTIQphobes dans son pays, il doit survivre en Suisse

Témoignage. Franklin* demande l’asile en Suisse au motif de nombreuses persécutions LGBTIQphobes subies dans son pays d’origine. Son parcours pour obtenir l’asile en Suisse est émaillé d’attaques homophobes dans ses lieux de vie.