La mise en œuvre des nouvelles dispositions sur le renvoi des criminels étrangers se fera à partir du 1er octobre 2016

Les nouvelles dispositions légales préparées par le Parlement fédéral et visant à mettre en œuvre l’initiative populaire pour le renvoi des étrangers criminels votée en 2010 entreront en vigueur le 1er octobre prochain. Cette annonce du Conseil Fédéral emboite le pas à la votation du 28 février dernier, qui s’est soldée par l’échec en votation de l’initiative de mise en œuvre de l’UDC (voir brève du 1er juillet 2013 sur l’initiative de mise en œuvre).

La durée de l’expulsion sera de 5 à 15 ans, voire à vie en cas de récidive et concernera les crimes passibles d’au moins 3 ans d’emprisonnement. Bien que l’automatisme des renvois représente la règle, une clause de rigueur permettant au juge de renoncer exceptionnellement à une expulsion obligatoire a été introduite (voir brève du 2 avril 2015).

Cette modification législative entraînera un durcissement massif des pratiques. De nombreux cantons envisagent notamment des changements structurels, que ce soit au niveau des polices, des ministères publics ou des tribunaux.

Voir aussi :
Info brève du 13 mars 2013 Le Tribunal fédéral se prononce sur l’initiative de l’UDC concernant le renvoi des étrangers criminels

Cas relatifs

Cas individuel — 11/12/2024

«Je n’en pouvais plus, je ne savais plus vers qui me tourner. Je suis allée porter plainte mais la police m’a arrêtée pour séjour illégal.»

Dora* arrive en Suisse sans statut de séjour en mai 2022 et rencontre Jorge*, originaire d’Espagne, à Genève. Après deux ans de harcèlement et de menaces proférées par Jorge* à son encontre, elle finit par se rendre dans un commissariat de la police cantonale genevoise pour déposer plainte. La police lui indique qu’il n’y a pas matière à enregistrer une plainte, mais qu’elle doit en revanche rendre des comptes pour son séjour illégal. Dora* est alors détenue une nuit et auditionnée par le Ministère public le lendemain. Compte tenu de sa décision de quitter volontairement le territoire, les autorités classent la procédure. Sa plainte à l’encontre de Jorge* n’est jamais enregistrée. Fin décembre 2024, Dora* quitte définitivement la Suisse, sans avoir pu obtenir justice.
Cas individuel — 15/01/2013

Plus de 6 ans d'attente avant que le TAF statue sur son cas

Suite à sa demande d’asile, « Tadele » reçoit une décision de NEM en 2002 et voit sa demande de réexamen rejetée en 2005. Il recourt auprès du TAF qui mettra plus de quatre ans à réclamer un complément d’instruction et près de deux ans à statuer sur la licéité du renvoi en Ethiopie.