Des requérants d’asile se mobilisent pour dénoncer leurs conditions de vie souterraine à Genève

Une centaine de migrants logeant dans des abris de la protection civile ont fait part de leur désarroi à l’Hospice général, institution en charge de l’accueil des requérants d’asile dans le canton de Genève.

À l’instar de ce qu’il s’est passé dans le canton de Vaud (voir notre brève), les résidents de ces différents abris antiatomiques ont écrit une lettre ouverte pour dénoncer des conditions de vie indignes, et que certains endurent depuis plus d’une année : problèmes d’hygiène liés au nombre insuffisant de douches et WC par rapport au nombre d’habitants ; alimentation répétitive, peu équilibrée et pré-cuisinée, aucune cuisine n’étant à leur disposition ; difficultés en matière de santé et de sécurité liées à la promiscuité ; manque de sommeil, une lumière restant allumée 24h/24 et plusieurs dizaines de lits étant reliés entre eux, etc.

Alors que ces personnes – provenant de pays tels que l’Erythrée, la Syrie ou le Soudan – ont fui des circonstances tragiques, leur situation actuelle a d’autant plus de répercussions sur leur santé physique et psychique. Elles appellent ainsi les autorités à « prendre des mesures urgentes et nécessaires pour y mettre fin ».

Ces dernières brandissent la crise du logement comme explication à de telles structures d’hébergement et se disent en train de réfléchir à des améliorations et des alternatives tout « en déplorant le caractère humainement insatisfaisant » de ces logements.

Sources :

 Stop Bunkers – Lettre ouverte à l’Hospice général, 26.01.2015

 Le Courrier, « Des requérants demandent à vivre décemment », 27.01.2015

 RTS La Première, « Le journal de 6h », 27.01.2015 (de 08’35’’ à 10’20’’)

Cas relatifs

Cas individuel — 08/12/2025

Victime de mariage forcé et de traite, elle est menacée de renvoi

Mariée de force à 15 ans, Albina* subit des violences conjugales répétées. Elle donne naissance à une fille en 2007. En 2013, elle est séquestrée en Grèce et contrainte à se prostituer. Elle parvient à divorcer en 2014. En janvier 2017, elle arrive en Suisse où elle débute une relation avec Mustafa*, qui devient vite marquée par des violences physiques. En décembre 2018, après une violente agression, elle parvient à alerter la police. Mustafa* est expulsé du domicile. Albina* est prise en charge dans un foyer pour victimes de violences conjugales. En septembre 2019, Mustafa* est condamné pour lésions corporelles et injures et Albina* pour séjour illégal et activité lucrative sans autorisation.
Cas individuel — 08/10/2024

Coincé en Suisse sans liberté de mouvement parce que le SEM et le TAF estiment qu’il n’a pas su prouver son identité

Félicien*, originaire du Soudan du Sud, vit en Suisse au bénéfice d’un permis B (Cas de rigueur), obtenu à la suite d’un accident qui l’a rendu paraplégique. Bien qu’enregistré par le SEM comme ressortissant soudanais, Félicien* n’a aucune pièce d’identité ni autre document d’état civil national démontrant son origine: il lui est donc impossible de voyager. Après avoir en vain tenté de se faire établir un passeport soudanais, il demande un passeport pour étrangers auprès des autorités suisses. Le SEM rend une décision négative à sa demande, au motif qu’il est de la responsabilité de Félicien* de démontrer son identité. Saisi par recours, le TAF confirme la décision du SEM, considérant que Félicien* n’a pas démontré que les autorités de son pays d’origine auraient prononcé à son endroit un refus formel, définitif et infondé.
Cas individuel — 03/10/2024

"Avec les limites du permis F, je ne me sens pas complet"

Salih*, né en 1999 en Érythrée, arrive en Suisse en 2015, à l’âge de 16 ans. Il demande l’asile sans documents d’identité et reçoit un permis F en 2017. Il apprend le français et obtient un AFP (attestation fédérale de formation professionnelle) puis un CFC (certificat fédéral de capacité) de peintre en bâtiment. Malgré ses efforts d’intégration, ses demandes de transformation de son permis F en permis B sont systématiquement rejetées par le Secrétariat d’État aux migrations en raison de l’absence de documents d’identité officiels. Les autorités suisses lui demandent à plusieurs reprises de se procurer ces documents auprès de l’ambassade d’Érythrée, mais Salih* refuse de s’y rendre, craignant pour sa vie en raison de ses critiques à l’égard du gouvernement érythréen. Une situation qui le place dans une impasse.
Cas individuel — 11/12/2023

Il passe 23 ans en Suisse avant d’obtenir une admission provisoire

Abdelkader* aura passé plus de 23 ans en Suisse avant d’obtenir un permis de séjour. Il lui aura fallu déposer une nouvelle demande de réexamen à l’âge de 62 ans.