Il n’est pas soigné pour son hépatite B malgré le risque de cirrhose, parce que son renvoi entrainera une interruption du traitement
John* est atteinte d’une hépatite B avec risque de développement en Cirrhose. Un traitement médical est nécessaire. Cependant, John* étant détenu dans l’attente de son renvoi, le traitement n’est pas instauré en raison des risques que causerait son interruption.
Personne concernée (*Prénom fictif): John*
Origine: Nigéria
Statut: aucun
Description du cas
Ressortissant du Nigéria, John* vit en Suisse depuis 2022, sans titre de séjour. En 2024, il est arrêté et placé en détention préventive dans un établissement pénitentiaire du canton de Vaud.
Durant son incarcération, il est diagnostiqué d’une hépatite B pour laquelle un traitement est nécessaire. Un arrêt dudit traitement sans suivi médical rapproché serait risqué, car cela pourrait entrainer une flambée d’hépatite. Or, une fois son jugement prononcé, ou à l’issue d’une éventuelle peine de détention, John* sera très probablement expulsé vers le Nigéria.
Par conséquent, en l’absence de possibilité d’anticiper le suivi en cas de retour au pays, les médecins qui l’entourent renoncent à débuter le traitement. Iels alertent cependant sur le fait que cette non prise en charge du patient engendre un risque de progression vers une cirrhose, ainsi que de transmission de l’infection.
Questions soulevées
- Lorsqu’un renvoi revient à priver une personne gravement atteinte dans sa santé d’un traitement médical nécessaire, le canton ne devrait-il pas y renoncer et délivrer une autorisation de séjour permettant le traitement?
- La menace d’un renvoi entraîne l’absence de démarrage d’un traitement: le droit à la santé ne devrait-il pas faire prévaloir l’absence de renvoi pour garantir un démarrage du traitement?
Signalé par : Département Vulnérabilités et médecine sociale du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV)