Vaud : Le renvoi forcé d’une famille provoque l’indignation


Le quotidien Le Temps a relaté l’expulsion violente d’une famille géorgienne, appartenant à la minorité yézidie, qui s’est déroulée à Leysin le 16 avril 2019. La famille, dont les trois enfants sont nés en Suisse, y vivait depuis huit ans. Selon le récit d’un voisin de la famille qui a assisté à l’expulsion, les policiers ont débarqué à l’aube et forcé la porte de leur appartement. Il témoigne de cris, de larmes et évoque la vision de la mère portant des entraves aux poignets et aux jambes, de même qu’un masque sur la tête.

Suite à ce renvoi, le Collectif Droit de rester et des parlementaires vaudois ont interpellé le Conseil d’Etat. Ils rappellent que les enfants, âgés de deux, quatre et sept ans, ne parlent pas géorgien. Le fils aîné a été diagnostiqué autiste. Quant aux parents, ils souffrent de graves problèmes de santé attestés par des médecins reconnus, notamment des tendances suicidaires. Dans une interpellation, des parlementaires vaudois interrogent la non-prise en considération des certificats médicaux et l’implication des médecins de la société privée OSEARA, chargée de l’accompagnement médical lors des renvois. Ils questionnent aussi la conformité du renvoi forcé avec le respect de la Convention internationale relative aux droits de l’enfant. Une pétition a également été lancée pour demander le retour de la famille à Leysin.

Source : Le Temps, « Vol spécial pour Tbilissi pour une famille yézidie » (également sur lematin.ch, « Le renvoi sanglant d’une famille de sans-papiers scandalise »), 03.05.2019 ; 24 heures, « Des députés veulent le retour d’une famille expulsée » 13.05.2019 ; Collectif Droit de rester pour tou-te-s Lausanne, « Quel est ce pays qui expulse au petit matin des familles dans la violence ? », 04.05.2019.

Cas relatifs

Cas individuel — 13/02/2024

Décès d’un jeune demandeur d’asile: la responsabilité directe des autorités suisses

Cas 459 / 13.02.2024 Alam* arrive en Suisse à 17 ans et demande l’asile après avoir vécu des violences en Grèce où il a reçu protection. Les autorités suisses prononcent une non-entrée en matière et son renvoi, malgré des rapports médicaux attestant de la vulnérabilité d’Alam*. Celui-ci met fin à ses jours à la suite du rejet de son recours par le TAF.
Cas individuel — 24/08/2009

Malgré toutes les preuves de persécution il n’obtient pas l’asile

Menacé de mort par des groupes armés, « Salim », ancien interprète en Irak pour l'armée américaine, fuit son pays pour gagner la Suède, puis la Suisse. Conformément à la logique des Accords de Dublin, la Suisse refuse d’entrer en matière sur sa demande d’asile, malgré les documents qui attestent des dangers encourus, et ordonne son renvoi vers la Suède.
Cas individuel — 20/10/2008

Europe de Dublin : une pente glissante même pour les « vrais » réfugiés

Menacé par des milices islamistes parce qu’il collabore avec l’armée américaine en Irak en tant que traducteur, « Bachir » gagne la Suisse après avoir parcouru l’Europe en quête d’asile. Sans nier ses dires mais en appliquant la logique des accords de Dublin, la Suisse le renvoie vers la Suède, qui veut le renvoyer vers la Grèce, où il risque un renvoi vers l’Irak.