Une Tibétaine réunie avec ses enfants après 6 ans de séparation

Un article du Courrier publié le 3 août 2018 relate le cas d’une ressortissante tibétaine qui a obtenu le regroupement familial pour ses deux enfants. Recherchée par la police chinoise pour son engagement envers le dalaï-lama et la liberté culturelle et religieuse, elle avait fui, enceinte, laissant derrière elle son mari, son père et ses deux enfants dont elle avait perdu la trace. Arrivée en Suisse en 2012, elle obtient l’admission provisoire (permis F) en mars 2015 et finit par localiser ses enfants un an plus tard. Cependant, en raison de son statut, elle ne peut demander le regroupement familial : elle ne possède pas le permis F depuis les trois ans nécessaires et n’est pas indépendante financièrement (art. 85 al. 7 LEtr). Une large mobilisation de la société civile permet notamment à la mère de trouver un logement, un emploi à temps plein et de couvrir les frais pour le voyage des enfants. Le SEM accepte finalement le regroupement familial, mais seulement après que les trois ans requis soient passés. Pour la mandataire, la Suisse devrait adopter une « lecture plus souple des critères de regroupement familial, à la lumière des droits de l’homme et de l’enfant ». En effet, selon la cette dernière, l’intégration à la fois des enfants et des parents est compromise par leur séparation, ce qui a un coût élevé, d’autant plus qu’une large majorité des personnes admises à titre provisoire restent durablement en Suisse.

Sources : Le Courrier, Elan solidaire autour d’une Tibétaine, le 3 août 2018 ; voir également le rapport de l’ODAE romand sur l’admission provisoire.

Cas relatifs

Cas individuel — 15/07/2025

La Suisse reproche à deux enfants seuls de ne pas avoir franchi une frontière pour déposer leur demande de regroupement familial dans les délais

Esther* arrive en Suisse en 2012, à l’âge de 17 ans et demi, et obtient une admission provisoire (permis F). En partant, elle a été contrainte de laisser ses deux fils en Somalie. Elle obtient un permis B par mariage en 2015. Un délai de cinq ans s’ouvre alors pour demander un regroupement familial en faveur de ses fils, mais ceux-ci n’ont pas le droit de se rendre seuls au Kenya, où se trouve la seule ambassade suisse habilitée à enregistrer la demande. Ce n’est qu’en 2024, lorsque leur tutrice décide de déménager au Kenya et de les emmener avec elle, qu’ils peuvent alors déposer officiellement la demande. Les autorités cantonales rendent un préavis négatif au motif que la demande est tardive. Esther* fait alors valoir l’existence de raisons personnelles majeures – ses enfants allant bientôt être livrés à eux-mêmes - justifiant un regroupement familial tardif. La demande est toujours en cours.