Pas de privation de liberté lors de l’assignation à un centre fédéral spécifique, selon le TAF

Plusieurs requérants d’asile dont le comportement était jugé répréhensible dans les centres fédéraux ordinaires ont été assignés au centre spécifique des Verrières dans la période allant du 3 décembre 2018 au 1er septembre 2019, en vertu de l’art. 24a LAsi. Le couvre-feu, les restrictions des visites, les horaires de repas et de sortie, ou encore la surveillance des locaux par un agent de sécurité ont étés dénoncés par un requérant d’asile assigné à ce centre, qui s’est plaint devant le TAF d’avoir été privé de sa liberté dans un lieu assimilable à un centre de détention.

Dans son arrêt de principe, le TAF a estimé qu’il n’y avait pas de privation de liberté lors d’une assignation à un centre spécifique, mais une atteinte à la liberté de circuler. Dans le cas particulier porté devant le tribunal, celle-ci est proportionnée et justifiée par le comportement perturbateur de l’intéressé. Elle donc conforme à l’art. 2 Pacte ONU II.

Rappelons que le centre fédéral spécifique pour requérant·e·s d’asile des Verrières a fermé le 1er septembre 2019 parce qu’il était sous-occupé.

Source : TAF, « Pas de privation de liberté lors de l’assignation à un centre fédéralspécifique », communiqué, 30.04.2020.

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