Les limites de la réforme du système de l’asile

Suisse, 30.06.2025 – Prise de position de Caritas Suisse, chargée de la représentation juridique des personnes en demande d’asile (en Suisse romande) dans le cadre de la nouvelle politique d’asile: «Les procédures d’asile accélérées sont au cœur du système d’asile qui a été mis en place en 2019. Afin de rendre les procédures équitables malgré ces délais réduits, des mesures d’accompagnement ont été introduites, comme la représentation juridique étendue. La pratique l’a clairement démontré jusqu’à présent: très complexe, l’accélération de la procédure d’asile a ses limites. Alors qu’il est difficile d’identifier les personnes vulnérables dans des délais aussi courts, des accélérations supplémentaires sont pourtant aujourd’hui demandées et mises en œuvre. Pour Caritas, une chose est sûre: il ne doit pas y avoir de raccourcissement arbitraire des procédures d’asile. Des procédures équitables sont nécessaires. Elles doivent impérativement mieux prendre en compte les besoins particuliers des personnes vulnérables.»

Sources: Caritas Suisse, «L’accélération des procédures d’asile a ses limites», 30.06.2025 ; Tribune de Genève, «L’accélération des procédures d’asile, est-ce problématique?», 29.06.2025 ; le Courrier, «Caritas critique l’accélération des procédures d‘asile», 01.07.2025 ; asile.ch, «Caritas | L’accélération des procédures d’asile a ses limites» 01.07.2025.

Cas relatifs

Cas individuel — 15/07/2025

La Suisse reproche à deux enfants seuls de ne pas avoir franchi une frontière pour déposer leur demande de regroupement familial dans les délais

Esther* arrive en Suisse en 2012, à l’âge de 17 ans et demi, et obtient une admission provisoire (permis F). En partant, elle a été contrainte de laisser ses deux fils en Somalie. Elle obtient un permis B par mariage en 2015. Un délai de cinq ans s’ouvre alors pour demander un regroupement familial en faveur de ses fils, mais ceux-ci n’ont pas le droit de se rendre seuls au Kenya, où se trouve la seule ambassade suisse habilitée à enregistrer la demande. Ce n’est qu’en 2024, lorsque leur tutrice décide de déménager au Kenya et de les emmener avec elle, qu’ils peuvent alors déposer officiellement la demande. Les autorités cantonales rendent un préavis négatif au motif que la demande est tardive. Esther* fait alors valoir l’existence de raisons personnelles majeures – ses enfants allant bientôt être livrés à eux-mêmes - justifiant un regroupement familial tardif. La demande est toujours en cours.
Cas individuel — 25/07/2018

Son récit est qualifié d’invraisemblable malgré plusieurs éléments de preuve

« Yared » demande l’asile en Suisse après avoir quitté l’Ethiopie, où il a été détenu et maltraité en tant qu’opposant politique. Il présente une convocation officielle des autorités éthiopiennes et un rapport médical rédigé par un service spécialisé attestant de son état de santé et corroborant ses dires. Cependant, le SEM puis le TAF considèrent que ses déclarations sont invraisemblables et prononcent son renvoi de Suisse.