Les conditions d’accueil mettent en péril la santé mentale des réfugié∙e∙s

Le 19 octobre 2017, l’Université de Genève a publié un communiqué de presse présentant une étude sur les conditions d’accueil dans les pays de l’UE et leur impact sur la santé mentale des requérant∙e∙s d’asile et des réfugié∙e∙s . Cette synthèse de dix ans de recherche a été menée par des chercheuses des Universités de Genève et de Neuchâtel. Elle révèle que les symptômes du syndrome de stress post-traumatique (PTSD) liés aux possibles traumatismes vécus par les migrant∙e∙s sont aggravés, ravivés voire même causés par les conditions d’accueil difficiles qui leur sont réservées. Entre l’exigence d’une rapide intégration et un statut précaire faisant obstacle à cette même intégration, ils et elles font face à des injonctions contradictoires, facteurs d’anxiété. C’est notamment le cas des titulaires de permis F qui, malgré des séjours durables en Suisse, peinent à s’intégrer sur le marché du travail comme le souligne le rapport de l’ODAE romand « Permis F : admission provisoire ou exclusion durable ».

Sources : Communiqué de presse de l’Université de Genève, 19 octobre 2017, Rapport « Permis F : admission provisoire ou exclusion durable ? »

Cas relatifs

Cas individuel — 22/12/2022

Débouté à deux reprises malgré des agressions homophobes attestées en Ukraine

Témoignage – Emir* quitte l’Ukraine en 2020 suite à des persécutions liées à son orientation sexuelle. En Suisse, sa demande d’asile est refusée par le SEM et son recours rejeté par le TAF. Il repart en Ukraine, où il subit de nouvelles violences. Revenu en Suisse, sa demande d’asile essuie le même refus des autorités.
Cas individuel — 30/08/2012

Après 6 ans de procédure, on admet que
l’accès aux soins n’est pas garanti au pays

« Louise », née en 1950, souffre du VIH et d’épilepsie. Elle essuie trois refus de l’ODM et voit ses deux recours au TAF rejetés avant que celui-ci ne reconnaisse, après 6 ans de procédure, qu’elle n’aura pas accès aux soins nécessaires à sa survie en cas de renvoi au Cameroun.
Cas individuel — 26/07/2012

L’ODM veut la renvoyer après 10 ans de
séjour sans garantie qu’elle sera soignée

« Lany » réside et travaille en Suisse depuis 2002. Suite à un cancer du sein, elle a besoin d'un suivi médical rigoureux. Une enquête révèle qu’en cas de retour aux Philippines, les frais de traitement seraient à sa charge, ce qui signifie qu’elle n’aurait pas accès aux soins nécessaires. Mais l’ODM refuse de lui octroyer un permis B pour cas de rigueur.
Cas individuel — 26/11/2009

Traumatisé, il a besoin de soins.
Le TAF prononce son renvoi

« Zaïm », orphelin, traumatisé par la guerre et par des années d’errance, fait l’objet d’un suivi psychothérapeutique. Sans égard pour les avis médicaux, le TAF retient un défaut d’intégration et confirme son renvoi en Bosnie, même si les soins n’y sont pas garantis.