Les conditions d’accueil mettent en péril la santé mentale des réfugié∙e∙s

Le 19 octobre 2017, l’Université de Genève a publié un communiqué de presse présentant une étude sur les conditions d’accueil dans les pays de l’UE et leur impact sur la santé mentale des requérant∙e∙s d’asile et des réfugié∙e∙s . Cette synthèse de dix ans de recherche a été menée par des chercheuses des Universités de Genève et de Neuchâtel. Elle révèle que les symptômes du syndrome de stress post-traumatique (PTSD) liés aux possibles traumatismes vécus par les migrant∙e∙s sont aggravés, ravivés voire même causés par les conditions d’accueil difficiles qui leur sont réservées. Entre l’exigence d’une rapide intégration et un statut précaire faisant obstacle à cette même intégration, ils et elles font face à des injonctions contradictoires, facteurs d’anxiété. C’est notamment le cas des titulaires de permis F qui, malgré des séjours durables en Suisse, peinent à s’intégrer sur le marché du travail comme le souligne le rapport de l’ODAE romand « Permis F : admission provisoire ou exclusion durable ».

Sources : Communiqué de presse de l’Université de Genève, 19 octobre 2017, Rapport « Permis F : admission provisoire ou exclusion durable ? »

Cas relatifs

Cas individuel — 30/01/2024

"Si j’avais pu, je serais peut-être partie et j’aurais fait ma vie de mon côté."

Gina* arrive en Suisse en 2008 et reçoit un permis de séjour par regroupement familial avec son compagnon, Pedro*. Elle dépend alors entièrement du statut de ce dernier. Lorsque Pedro* rencontre des problèmes de santé qui l’empêchent de travailler, les autorités informent le couple de leur intention de ne pas renouveler leur permis. Pedro* a pourtant travaillé durant plus de quinze ans sur les chantiers en Suisse.
Cas individuel — 30/01/2024

Gravement atteint dans sa santé, il survit à l’aide d’urgence depuis 7 ans

«Je n’ai pas de permis, je dois donc me battre à deux niveaux: pour ma situation administrative et pour ma santé.» Atteint d’une maladie grave qui affecte le système nerveux, Badri* est venu en Suisse afin d’être soigné car il ne pouvait pas l’être en Géorgie. Il demande l’asile, mais sa requête est rejetée par le SEM qui ordonne son renvoi. Badri perd peu à peu son autonomie, son corps se paralyse. Une opération en 2021 lui redonne une mobilité partielle, mais il a besoin d’un suivi médical pluridisciplinaire régulier. Il demande alors le réexamen de la décision du SEM en démontrant l’absence de soins en Géorgie, mais il reçoit à nouveau une réponse négative. Depuis sept ans, Badri survit donc avec une aide d’urgence de 275 CHF/mois.
Cas individuel — 25/01/2024

«On ne peut pas louer un logement sans permis et on ne peut pas garder de permis sans domicile»

Paul* et Julia* sont âgés respectivement de 79 et 84 ans. Lorsque le propriétaire réquisitionne leur logement, le couple n’arrive pas à se reloger. Sans domicile fixe et sans aucun soutien administratif, les conséquences sont lourdes : perte du permis C de Paul*, fin des prestations complémentaires à leurs rentes AVS, radiation de leurs assurances maladie.
Cas individuel — 24/01/2024

En incapacité de travail et sans aucune assistance, il se retrouve dans le dénuement complet

Suite à un accident et à plusieurs problèmes de santé, Joaquim* se retrouve, à 64 ans, en incapacité de travail totale. Alors qu’il remplit toutes les conditions pour bénéficier d’une rente-pont, il ne parvient pas à en faire la demande, les démarches étant trop complexes. Sans aucune assistance professionnelle, Joaquim* se retrouve livré à lui-même et survit uniquement grâce au soutien de ses connaissances.