Le TF impose une naturalisation à une commune grisonne

Dans un arrêt du 13 juillet 2018, le TF a exceptionnellement ordonné à la commune grisonne de Trimmis de naturaliser un réfugié iranien, présent sur le territoire suisse depuis 1989. En effet, celui-ci avait déposé à deux reprises une demande de naturalisation, et avait par deux fois essuyé un refus alors qu’il remplissait les critères formels. Le Conseil communal de Trimmis a motivé sa décision en affirmant que le demandeur ne participait pas aux sociétés locales, qu’il n’était pas intégré dans la vie sociale de la commune, qu’il ne se montrait pas lors des manifestations et que ses connaissances des usages du cru étaient insuffisantes. Le TF a pourtant jugé que la décision du Conseil communal était arbitraire, même en tenant compte du pouvoir d’appréciation de la commune. La commune de Trimmis a finalement été condamnée à naturaliser le réfugié iranien.

Sources : Le Temps, Fait rare, le Tribunal fédéral impose une naturalisation, 6 août 2018 ; Arrêt du TF 1D_7/2017 du 13 juillet 2018 ; voir également deux brèves relatives à la naturalisation, du 26 juillet 2017 (ici et ici)

Cas relatifs

Cas individuel — 28/10/2025

En Suisse depuis 41 ans et atteint de troubles psychiques sévères, la naturalisation lui est refusée en raison d’un niveau de français insuffisant

Arrivé en Suisse en 1983 à l’âge de 15 ans, Abraham en a 53 lorsqu’il demande la naturalisation. Il souffre de pathologies psychiques sévères – un «état dépressif sévérissime» avec diagnostic de trouble schizo-affectif pour lequel une médication lourde a dû être instaurée. Abraham* se trouve également sous curatelle de portée générale. Malgré son état de santé, le Service de la population puis le Tribunal cantonal refusent sa demande de naturalisation au motif qu’il n’a pas le niveau de français exigé (son résultat au test de langue est de 75% au lieu des 79% requis).
Cas individuel — 22/02/2011

L’ODM lui retire sa nationalité, car il estime que ses 8 ans de mariage étaient bidons

En 2006, après six ans de mariage avec une suissesse, « Abdel », originaire du Maroc, obtient la naturalisation facilitée. En 2008, après huit ans de mariage le couple divorce, ce qui conduit l’ODM à annuler, en 2010, la naturalisation d’« Abdel », car il le soupçonne d’avoir fraudé.