La police genevoise tente de renvoyer de force une femme enceinte et ses deux enfants

Genève, 11.08.2021 – L’association Solidarité Tattes et une sage-femme membre de l’Arcade sage-femmes ont rapporté la tentative de renvoi d’une mère, enceinte de 5 mois, et de ses deux enfants de 9 ans et 16 mois. Le mari, quant à lui, a bel et bien été expulsé vers la Géorgie.

La famille, arrivée en 2016, s’était vu refuser l’asile malgré des problèmes de santé importants et l’impossibilité d’obtenir des soins dans le pays d’origine. Une pétition, déposée en 2020 et munie de plus de 500 signatures, n’y avait rien changé. Mercredi 11 août 2021 à 6h du matin, une trentaine de policiers a procédé à une tentative de renvoi de la famille. D’après l’association, la police est intervenue en faisant preuve d’un usage excessif de la force, effrayant les enfants et maltraitant la mère au point qu’elle ait dû finalement être transportée aux HUG, la vie de son bébé étant en danger. De son côté, le père a été expulsé par vol spécial.

Solidarité Tattes, la Conseillère aux Etats Lisa Mazzone, l’Arcade sage-femmes, soutenues dans leur démarche par la section genevoise de la Fédération des sages-femmes, ont demandé aux autorités genevoises d’offrir à la mère un répit jusqu’à la fin de sa grossesse et de son post partum, et de permettre au fils aîné d’achever l’année scolaire entamée à Genève. Le Conseil d’Etat a montré une ouverture sur la possibilité pour la famille de demeurer dans le canton jusqu’à 1 mois après l’accouchement.

Source: le Courrier, «« Comme si j’étais une criminelle »», 26.08.2021 ; Solidarité Tattes, «Juillet 2020 : Pour l’octroi d’un permis humanitaire à la famille Vartanashvili Mgebrishvili», 15.06.2021.

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