La chaleur monte en prison: Champ-Dollon bat tous les records

Genève, 22.08.2023 – Le mois de juillet 2023 a été l’un des mois les plus chauds jamais enregistrés et entre la température à l’ombre des arbres en ville et celle à l’ombre des cellules à Champ-Dollon, il n’y avait pas beaucoup de différence, on oscillait entre 38 et 41 °C.

Déjà en juin 2022, le collectif Parlons prisons avait dénoncé cette situation en demandant des aménagements adéquats et immédiats à Champ-Dollon et à la Brénaz. Leurs revendications demandaient une distribution gratuite d’eau minérale et de ventilateurs, accès illimité aux douches, la fin du cachot surtout en période de canicule et une attention particulière vis-à-vis des personnes à risque (personnes âgées, en mauvaise santé, etc.).

Des questions ont été posées au Conseil d’Etat, qui a affirmé que les fenêtres des cachots restent semi-ouvertes, qu’un brumisateur est présent durant les promenades et que les personnes détenues ont toujours accès à un point d’eau.

Le collectif Parlons prison regrette qu’aucun organisme indépendant ne puisse aider les familles des detenu·exs à répondre à leurs demandes. L’an dernier, une dizaine de détenus de la prison de la Brenaz ont été sanctionnés pour avoir fait grève à cause de la chaleur étouffante dans leurs ateliers de travail. Le problème majeur reste le bâtiment vétuste et surpeuplé de Champ-Dollon, construit en 1977 et désormais inadéquat. En attendant, les détenu·exs se raccrochent à l’espoir d’une glace à l’eau, de brumisateurs et de promenades.

Sources: Les Vert·e·s, «Canicule à Champ-Dollon, que fait le Conseil d’Etat ?», Question urgente, juin 2022 ; Le Courrier, «Canicule à Champ-Dollon, un «châtiment corporel»», 22.08.2023 ; Le Temps, «Canicule: un collectif dénonce les conditions de vie dans les prisons genevoises», 21.07.2022 ; Tribune de Genève, «Plus de 37 degrés dans des cellules de Champ-Dollon», 19.07.2022 ; Parlons prison, «Communiqué: la canicule à Champ-Dollon, il y a urgence!», 21.06.2022.

Voir également: Conseil d’Etat, «QUE 1755 A», réponse à la question urgente, 24.08.2022.

Cas relatifs

Cas individuel — 30/01/2024

"Si j’avais pu, je serais peut-être partie et j’aurais fait ma vie de mon côté."

Gina* arrive en Suisse en 2008 et reçoit un permis de séjour par regroupement familial avec son compagnon, Pedro*. Elle dépend alors entièrement du statut de ce dernier. Lorsque Pedro* rencontre des problèmes de santé qui l’empêchent de travailler, les autorités informent le couple de leur intention de ne pas renouveler leur permis. Pedro* a pourtant travaillé durant plus de quinze ans sur les chantiers en Suisse.
Cas individuel — 30/01/2024

Gravement atteint dans sa santé, il survit à l’aide d’urgence depuis 7 ans

«Je n’ai pas de permis, je dois donc me battre à deux niveaux: pour ma situation administrative et pour ma santé.» Atteint d’une maladie grave qui affecte le système nerveux, Badri* est venu en Suisse afin d’être soigné car il ne pouvait pas l’être en Géorgie. Il demande l’asile, mais sa requête est rejetée par le SEM qui ordonne son renvoi. Badri perd peu à peu son autonomie, son corps se paralyse. Une opération en 2021 lui redonne une mobilité partielle, mais il a besoin d’un suivi médical pluridisciplinaire régulier. Il demande alors le réexamen de la décision du SEM en démontrant l’absence de soins en Géorgie, mais il reçoit à nouveau une réponse négative. Depuis sept ans, Badri survit donc avec une aide d’urgence de 275 CHF/mois.
Cas individuel — 25/01/2024

«On ne peut pas louer un logement sans permis et on ne peut pas garder de permis sans domicile»

Paul* et Julia* sont âgés respectivement de 79 et 84 ans. Lorsque le propriétaire réquisitionne leur logement, le couple n’arrive pas à se reloger. Sans domicile fixe et sans aucun soutien administratif, les conséquences sont lourdes : perte du permis C de Paul*, fin des prestations complémentaires à leurs rentes AVS, radiation de leurs assurances maladie.
Cas individuel — 24/01/2024

En incapacité de travail et sans aucune assistance, il se retrouve dans le dénuement complet

Suite à un accident et à plusieurs problèmes de santé, Joaquim* se retrouve, à 64 ans, en incapacité de travail totale. Alors qu’il remplit toutes les conditions pour bénéficier d’une rente-pont, il ne parvient pas à en faire la demande, les démarches étant trop complexes. Sans aucune assistance professionnelle, Joaquim* se retrouve livré à lui-même et survit uniquement grâce au soutien de ses connaissances.