Accord d’externalisation de l’asile Italie-Albanie: la Cour de justice de l’UE met son véto

Italie, 01.08.2025 – La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a invalidé vendredi 1er août la base juridique de l’accord controversé entre l’Italie et l’Albanie, visant à externaliser le traitement des demandes d’asile déposées en Italie aux autorités albanaises. Au cœur de la décision: le concept de «pays sûr» que l’Italie attribue à l’Albanie. Or, l’arrêt publié vendredi 1er août 2025 par la CJUE rappelle que cette classification de «pays sûrs» doit être inscrite dans loi et surtout, soumise à un contrôle juridictionnel.  

Sources: Infomigrants, «La cour de justice de l’UE met un coup d’arrêt à l’accord Italie-Albanie», 04.08.2025 ; Amnesty International, «Italie. La décision de la Cour de justice de l’Union européenne sur les «pays d’origine sûrs» est un coup rude pour l’accord migratoire entre l’Italie et l’Albanie», 01.08.2025.

Voir également : ODAE romand, «L’Italie doit instruire les demandes d’asile sur son sol», brève, 21.10.2024 ; asile.ch, «Accord Italie-Albanie | L’Italie recycle sa gestion de l’asile», 11.07.2024.

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Renvoyé en Croatie malgré une tentative de suicide, il revient et est mis en détention en vue d’un nouveau renvoi

Allan*, ressortissant kurde de Turquie, a fui des persécutions subies en raison de ses activités politiques. Arrivé en Suisse, il demande l’asile mais est frappé d’une décision de non entrée en matière par le SEM qui prononce son renvoi vers la Croatie. En décembre 2023, au petit matin, plusieurs policiers font irruption dans son foyer pour procéder à son renvoi. Terrorisé, Allan* se jette par la fenêtre. Il survit à sa tentative de suicide, mais son renvoi est tout de même exécuté, en novembre 2024, malgré une condition psychique extrêmement fragile. Dans l’impossibilité d’accéder à des soins adéquats en Croatie, il revient en Suisse pour y redéposer une demande d’asile. Il est alors arrêté et renvoyé vers la Croatie.
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Régularisation refusée après 9 ans de vie en Suisse, à cause d’un séjour de cinq mois en Autriche

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«Je continue mes études, passe mes examens, mais je ne sais pas ce qui va se passer ensuite. C’est épuisant!»
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Venues dénoncer des violences domestiques graves, elles sont traitées par la police comme des prévenues

Karen*, sa fille Claudia*, et la fille de cette dernière, ressortissantes péruviennes, vivent en Suisse sans titre de séjour valable. Depuis 2023, Claudia*, se trouve dans une relation de violences conjugales avec un homme titulaire d’un permis d’établissement (permis C). En janvier 2025, Karen* dépose une plainte pénale contre ce dernier. Bien que son avocate l’accompagne au poste de police, Karen* y est très mal reçue, les policiers l’informant qu’elle-même et sa fille Claudia* seraient convoquées par le Ministère public en raison de leur séjour illégal. En août, l’avocate dépose une demande de régularisation pour la famille, ainsi que des mesures d’éloignement et une interdiction de contact de l’ex-compagnon envers Karen*, Claudia* et sa fille. À ce jour, aucune des procédures n’a abouti à une décision.