8 ans et demi à l’aide d’urgence : une mère de famille témoigne
« Je suis en Suisse depuis 8 ans et demi maintenant, toujours sans rien, sans statut et sans perspectives. » Ces paroles, recueillies par le collectif Droit de rester, proviennent du témoignage d’une mère de famille d’origine érythréenne vivant à l’aide d’urgence (l’aide d’urgence est octroyée aux personnes déboutées de l’asile, qui sont privées du droit de percevoir l’aide sociale et de travailler en vertu des articles 81 et 82 de la Loi sur l’asile). Cette femme vit avec son mari et ses deux enfants, dont un en bas âge. Elle souligne les contraintes quotidiennes auxquelles elle est confrontée et son sentiment d’impuissance face à cette situation. Une telle précarité risque d’avoir des conséquences graves sur leur état de santé physique et psychique, notamment pour les enfants. Les coûts à long terme ne seront-ils pas encore plus importants ? Ce régime de l’aide d’urgence, qui plus est sur une longue durée, ne constitue-t-il pas une violation des obligations de la Suisse envers les enfants (art. 3 CDE intérêt supérieur de l’enfant) ?
Sources : collectif Droit de rester, Aide d’urgence : seulement survivre, 17 décembre 2017; sur le même sujet, voir la brève du 13.06.2014.