Un débouté tente de se suicider :
le TAF reconnaît son droit… à mettre fin à sa vie quand il veut

Un requérant d’asile irakien a fait une tentative de suicide suite au rejet de sa demande d’asile et à l’annonce de son renvoi. Il a survécu grâce à l’intervention d’un tiers, médecin, qui a pu lui prodiguer les premiers soins d’urgence. Un recours au TAF explique que le jeune homme souffre d’un risque suicidaire élevé (preuve en est sa tentative de suicide), et demande l’admission provisoire.

Dans son arrêt du 31 mai 2011, le TAF rejette cette demande, arguant que des mesures ont été prises dans son foyer pour que le jeune homme n’attente pas de nouveau à sa vie et que les possibilités de soins dans le nord de l’Irak n’ont pas été contestées. Le renvoi peut donc être exécuté.

Mais le Tribunal précise aussi que cet homme a le « droit de forger librement sa propre volonté sur la manière et le moment où sa vie doit prendre fin ». Et le TAF de citer un arrêt de la Cour européenne des droits de l’Homme, rendu au sujet d’une personne atteinte d’une maladie incurable qui voulait que lui soit vendu légalement un produit afin de mettre fin à ses jours.

Après les mesures de contrainte et l’exclusion de l’aide sociale, l’aide au suicide sera-t-elle la prochaine innovation des autorités pour se débarrasser des requérants d’asile déboutés ?

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