L’ODM la soupçonnait d’avoir menti
et voulait annuler sa naturalisation

En 1999, un homme suisse épouse une femme d’origine marocaine, laquelle obtient la naturalisation facilitée fin 2005. En 2006, des problèmes s’installent au sein du couple, notamment suite au décès du père de la femme. Celle-ci fait alors une dépression et, de plus, souffre d’une autre maladie. La jeune femme désire en outre avoir des enfants, alors que son mari s’y oppose. Le couple finit par se séparer en septembre 2006 et le divorce est prononcé en 2008.

L’année suivante, l’Office fédéral des migrations entame une procédure visant à annuler la naturalisation facilitée de l’ex-épouse sur la base de l’art. 41 LN. L’autorité fédérale considère que la naturalisation facilitée, obtenue par la femme après 5 ans de mariage, se base sur des déclarations mensongères, voire des dissimulations de faits essentiels. La femme s’oppose à cette annulation et fournit des certificats médicaux attestant son état de santé, lequel fut en partie à l’origine de la séparation du couple.

L’Office fédéral finit par admettre qu’il ne peut pas prouver que la communauté conjugale était artificielle au moment de la naturalisation et ne donne pas suite à la procédure d’annulation. Malgré l’issue positive de cette affaire, notre correspondant (mandataire de la femme) affirme néanmoins que ce cas témoigne d’une pratique de l’ODM fréquemment suspicieuse et inquisitrice lors des procédures d’annulation de la naturalisation.

Cas relatifs

Cas individuel — 28/10/2025

En Suisse depuis 41 ans et atteint de troubles psychiques sévères, la naturalisation lui est refusée en raison d’un niveau de français insuffisant

Arrivé en Suisse en 1983 à l’âge de 15 ans, Abraham en a 53 lorsqu’il demande la naturalisation. Il souffre de pathologies psychiques sévères – un «état dépressif sévérissime» avec diagnostic de trouble schizo-affectif pour lequel une médication lourde a dû être instaurée. Abraham* se trouve également sous curatelle de portée générale. Malgré son état de santé, le Service de la population puis le Tribunal cantonal refusent sa demande de naturalisation au motif qu’il n’a pas le niveau de français exigé (son résultat au test de langue est de 75% au lieu des 79% requis).
Cas individuel — 22/02/2011

L’ODM lui retire sa nationalité, car il estime que ses 8 ans de mariage étaient bidons

En 2006, après six ans de mariage avec une suissesse, « Abdel », originaire du Maroc, obtient la naturalisation facilitée. En 2008, après huit ans de mariage le couple divorce, ce qui conduit l’ODM à annuler, en 2010, la naturalisation d’« Abdel », car il le soupçonne d’avoir fraudé.