La vie en foyer d’une enfant requérante

Une correspondante du canton de Genève nous a fait part du récit d’une année de la vie de W., enfant érythréenne résidant au foyer des Tattes (Vernier). La période printemps-été 2014 a été marquée par le passage de W. en 5ème Primaire, la naissance de sa petite sœur et l’octroi d’une admission provisoire à la petite famille composée par W., sa mère et le bébé. Mais la vie quotidienne à trois dans une seule pièce infestée de punaises rend les efforts scolaires de W. et son développement en tant qu’enfant particulièrement difficiles.

Plusieurs centaines de requérants d’asile aux statuts divers vivent aux Tattes – personnes en procédure d’asile fraîchement arrivées ou non, personnes déboutées ou au contraire au bénéfice d’une forme de protection… C’est là qu’est survenu le 17 novembre 2014 le tragique incendie ayant laissé un mort, des blessés graves et plusieurs habitants traumatisés (voir notre brève du 19.11.14).

Le témoignage que nous relayons aujourd’hui est basé en large partie sur les observations de la tutrice de W. de l’association Reliance (cf. Françoise Joliat, Reliance. Tisser des liens entre les enfants, la famille et l’école).

Cas relatifs

Cas individuel — 24/04/2025

Séparation d’une famille: les autorités suisses octroient un permis B aux enfants mais renvoient les parents

Isak*, Katrina*, et leurs trois enfants, une famille rrom fuyant des persécutions en Serbie, arrivent en Suisse en novembre 2011 pour y demander l’asile. Les enfants ont alors respectivement 13 (Lorena*), 11 (Sonja*) et 7 ans (Danilo*). En juin 2012, le SEM (alors ODM) rejette leur demande d’asile et ordonne leur renvoi. Cinq ans plus tard, en novembre 2017, le SEM approuve la régularisation du séjour des deux sœurs ainées, dont une est encore mineure. En février 2018, l’autorité confirme le renvoi des parents et du frère cadet. Ce dernier sera finalement régularisé à son tour en 2022, à sa majorité. En 2023, la troisième demande de régularisation des parents, déposée notamment sur la base de l’unité familiale (les trois enfants possédant des permis B), est classée sans suite.
Cas individuel — 03/01/2013

L'ODM nie la jurisprudence fédérale et renvoie un enfant ressortissant européen

Mariée à un ressortissant français depuis 2005, « Ivana » s’installe en Suisse et y occupe divers emplois. Après le prononcé de son divorce et malgré son indépendance financière, elle se voit refuser le regroupement familial qui découle du droit de séjour de son fils, ressortissant communautaire. Dans son argumentaire, l’ODM nie l’évolution de la jurisprudence du TF.
Cas individuel — 04/05/2012

Renvoi Dublin imminent d’une famille
qui risque des mauvais traitements

En 1998, « Arjun » et « Revathi » fuient des persécutions au Sri Lanka et parviennent à s’établir en Grèce. Durant plusieurs années, ils y subissent des humiliations et attaques racistes répétées. Lors d’une de ces agressions, « Arjun » perd un doigt. La famille dépose alors une demande d’asile en Suisse. L’ODM puis le TAF ordonnent leur renvoi en Grèce, où ils risquent d’autres mauvais traitements, voire un retour forcé au Sri Lanka.
Cas individuel — 15/03/2012

Pas de permis pour une ado victime
d’abus sexuels dans son pays d’origine

À 8 ans, « Renata » rejoint sa mère en Suisse après avoir été victime de violences sexuelles dans son pays d’origine. Malgré un préavis favorable du canton, une bonne intégration et l’avis de spécialistes défavorables au renvoi, l’ODM refuse l’octroi d’un permis B humanitaire.