Critiques sur les conditions au centre de détention administrative de Granges en Valais

Mise à jour : En mai 2018, la CNPT s’est entretenue avec le Conseiller d’État valaisan Frédéric Favre, des conditions de détention au centre de Granges. Suite à sa visite inopinée en décembre 2017, elle avait conclu que les conditions étaient « inacceptables au regard des normes nationales et internationales qui régissent la détention administrative ». Elle s’est montrée particulièrement préoccupée par le placement de femmes enceintes et a demandé au Conseil d’État de prendre des mesures urgentes.  (communiqué de presse de la CNPT, 28 mai 2018 ; humanrights.ch, Conditions de détention dramatiques : le Valais garde les bras croisés depuis 10 ans, 9 juillet 2018)

 

Dans un reportage diffusé le 10 septembre, la RTS revient sur les critiques concernant les conditions de détention administrative dans le centre de Granges, après la sortie d’un rapport de la Commission de Justice du Grand Conseil valaisan. Conditions insalubres, manque d’occupation, qualité des soins, manque de personnel, la Commission déplore des conditions pires que celles des détenus ordinaires. Son rapport sera traité prochainement par le Parlement valaisan. Il y a un an, une pétition avait été déposée par des détenus. Amnesty et la Croix rouge avaient également dénoncé ces conditions après qu’un détenu ait bouté le feu à sa cellule en avril dernier. Par ailleurs, le Tribunal fédéral (arrêt 2C_384/2017 du 3 août 2017) a donné raison à un détenu qui dénonçait des conditions indignes : il a renvoyé la cause au Tribunal valaisan pour nouvelle décision, estimant que celui-ci n’avait pas démontré la compatibilité des conditions de détention avec l’art. 3 CEDH (interdiction de la torture et des traitements inhumains et dégradants).

Sources : RTS,Les conditions de détention administrative à Granges dénoncées, le 10 septembre 2017 ; Le Nouvelliste, Les conditions de détention au Centre de Granges sont déplorables, le 29 août 2017.

Cas relatifs

Cas individuel — 14/04/2025

«Mes enfants sont terrorisés. Je ne sais plus quoi faire ni comment arrêter ce calvaire.»

Léonie*, ressortissante Burundaise, est victime de persécutions dans son pays. En juin 2022, elle demande l’asile en Suisse avec ses trois enfants. Leur demande est rejetée en 2023 par le SEM puis par le TAF. La famille subit alors un véritable harcèlement policier: alors que Léonie* est hospitalisée en psychiatrie, son fils est arrêté à leur domicile pour être détenu à l’aéroport puis relâché. Sa fille aînée est également arrêtée à deux reprises, emmenée à l’aéroport puis relâchée. Enfin, la fille cadette se retrouve hospitalisée en psychiatrie, dans un état de choc, après que des agents ont essayé de l’arrêter au cabinet de sa psychologue. Malgré ces arrestations à répétition, Léonie* et ses enfants demandent le réexamen de leur décision d’asile, en raison d’éléments nouveaux survenus au Burundi et de l’état de santé de Léonie* qui se dégrade. Le SEM suspend l’exécution du renvoi de cette dernière, mais refuse de réexaminer la demande des enfants, désormais tous trois majeurs.
Cas individuel — 01/12/2023

Emprisonné à trois reprises dans des conditions reconnues illicites par le Tribunal fédéral. Cas-témoignage

Depuis son arrivée en Suisse en 2012, Samy* été détenu à trois reprises, notamment pour séjour illégal. Les trois fois, il connaitra les conditions de détention illicites des zones carcérales de Lausanne. Une pratique que le Tribunal fédéral reconnaît être une violation de la CEDH.
Cas individuel — 28/11/2023

Parce qu’il séjourne illégalement sur le territoire, il est détenu 16 mois

Jamil* est arrêté à Genève. Il cumule 2 ans et 9 mois de détention pénale puis administrative, sa demande d'asile ayant été rejetée.
Cas individuel — 08/07/2014

Placée en détention administrative, elle perd son enfant

« Soraya », originaire d’Érythrée, demande l’asile en Suisse. Comme elle a déjà demandé l’asile en Suède, elle est incarcérée en vue d’un transfert. Enceinte, son état de santé se détériore en prison et elle doit interrompre sa grossesse. Suite à ce tragique événement, le TAF impose l’application de la clause de souveraineté de l’accord de Dublin, annulant ainsi son transfert.