Covid-19 : des renvois ont lieu alors que Favra et Frambois sont en quarantaine

Nos correspondant·e·s nous signalent que des transferts de personnes vers les aéroports en vue de leur renvoi ont lieu, alors que les établissements de détention administrative de Frambois et de Favra sont en quarantaine.

C’est la deuxième fois en moins d’un mois que Favra est en quarantaine. La première fois, une personne détenue a été testée positive au Covid et a été envoyée en isolement à Champ-Dollon. Or, dans la même période, un ressortissant tunisien a été transféré à Frambois en vue de son départ. L’homme a ensuite été conduit à l’aéroport de Zurich pour un vol spécial, mais les autorités tunisiennes ont annulé son renvoi, car il refusait d’effectuer le test Covid. L’homme a été reconduit à Favra le jour même.

Depuis le 30 novembre, Favra est de nouveau en quarantaine, de même que Frambois. Le 29, une personne a été transférée du premier centre au second, en vue de son renvoi vers l’Italie. L’Italie exigeant qu’elle soit testée au Covid avant son départ, le test s’était révélé positif. Pourtant, dans la nuit du lundi 30 novembre au mardi 1er décembre, un autre renvoi a été opéré depuis Frambois vers la Belgique. Aucun test de dépistage n’a été effectué, étant donné que la Belgique ne pose pas cette exigence.

Alors que les établissements de détention sont en quarantaine, de tels transferts de personnes détenues, potentiellement infectées ou vulnérables, sont particulièrement problématiques. D’autant plus que, selon nos correspondant·e·s, les règles de distanciation sociale ne peuvent pas être respectées à Favra, en raison de l’agencement du lieu, et l’isolement des personnes testées positives est impossible.

Source : échanges avec des correspondant·e·s de l’ODAE romand

Voir également : Léman Bleu, « Un plan de protection défaillant à Favra », 04.12.2020.

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