Burundi: stop aux renvois

Lausanne, 14.05.2025 – Le Collectif des Burundais en Suisse et Droit de Rester ont tenu une conférence de presse pour exiger l’arrêt immédiat des renvois vers le Burundi, où la situation reste encore dangereuse. Une quarantaine de personnes et plusieurs médias étaient présents, ainsi que de nombreux soutiens citoyens. La conférence a rappelé la récente publication d’un rapport sur les atteintes aux droits humains toujours présents au Burundi.

Les militant·es ont rappelé que, si la décision de renvoi relève du SEM, son exécution est du ressort des cantons. Ceux-ci sont tenus d’organiser le départ, toutefois, depuis décembre 2023, un arrêt du Tribunal fédéral rappelle que les cantons peuvent renoncer à exécuter un renvoi «pour des motifs excusables».

Sources: le Courrier, «Renvois vers le Burundi contestés», 14.05.2025 ; 24 heures, «“Retourner au pays, c’est mourir“: le cri d’alarme des exilés burundais», 15.05.2025 ; asile.ch, «Burundi | Appel urgent à l’arrêt des renvois et à la reconnaissance du droit d’asile», 20.05.2025.Voir également: FOCODE, «Un laissez-passer de retour qui ne passe pas», mars 2025 ; asile.ch, «FOCODE | Un retour au Burundi marqué par des pratiques répressives», 09.04.2025.

Cas relatifs

Cas individuel — 08/12/2025

Victime de mariage forcé et de traite, elle est menacée de renvoi

Mariée de force à 15 ans, Albina* subit des violences conjugales répétées. Elle donne naissance à une fille en 2007. En 2013, elle est séquestrée en Grèce et contrainte à se prostituer. Elle parvient à divorcer en 2014. En janvier 2017, elle arrive en Suisse où elle débute une relation avec Mustafa*, qui devient vite marquée par des violences physiques. En décembre 2018, après une violente agression, elle parvient à alerter la police. Mustafa* est expulsé du domicile. Albina* est prise en charge dans un foyer pour victimes de violences conjugales. En septembre 2019, Mustafa* est condamné pour lésions corporelles et injures et Albina* pour séjour illégal et activité lucrative sans autorisation.
Cas individuel — 27/05/2016

Un père arraché à son épouse enceinte et ses enfants

« Awat » habitait à Genève avec son épouse « Mariame » enceinte de trois mois, et leurs deux filles, « Melete » et « Awatif ». Enfin réunie après un long périple et un exil forcé, cette famille se voit à nouveau séparée, cette fois par les autorités suisses : le père est renvoyé en Italie. Le Tribunal ne retient ni son droit à la vie familiale, ni l’intérêt supérieur de ses enfants à grandir auprès de leur père.
Cas individuel — 14/07/2014

La Suisse condamnée par la CourEDH pour avoir ordonné le renvoi d’un père dont la fille mineure vit en Suisse avec un permis F

Gabriel*, Marisol*, Diana* la fille de Marisol*, et Jessica* leur fille commune, déposent une demande d’asile en Suisse en 2002. Après un premier refus, leur procédure est réouverte. En 2009, le couple se sépare mais reste marié et en contact régulier. L’autorité parentale sur Jessica* est attribuée à Marisol*, mais Gabriel* est très impliqué dans la vie de sa fille avec un droit de visite élargi. Suite à un nouveau rejet de leur demande d’asile, le couple saisit le TAF. Ce dernier considère alors que comme Marisol* et Gabriel* sont séparés, leur demande doit être examinée distinctement. Il octroie une admission provisoire à Marisol* et Jessica* au motif de l’intégration de cette dernière en Suisse, mais confirme le renvoi de Gabriel*. Le coupe fait appel à la CourEDH, qui casse cette décision. Elle décrète que le renvoi de Gabriel* violerait le droit fondamental à la vie privée et familiale tel que protégé par l’art. 8 CEDH